« Nous aurions pu évoluer quatre fois plus »

« Nous aurions pu évoluer quatre fois plus »
Descriptive text here

Prévue au Centre des congrès de Québec les 20 et 21 avril 2024, l’Expo Manger sainement et vivre vert se présente comme un événement sur « les nouvelles tendances pour un mode de vie sain ». Quelque 200 artisans, producteurs, commerçants et conférenciers — de la grande région de Québec et de partout au Québec — seront présents pour offrir produits, informations et démonstrations culinaires à la foule attendue de 8 000 personnes.

Végétarienne de longue date, Renée Frappier a fondé l’événement annuel en 1997, d’abord à Montréal, puis à Québec trois ans plus tard.

Q Madame Frappier, quels sont les thèmes qui inspirent votre exposition cette année ?

R. Nous sommes confrontés au changement climatique, à l’inflation et au gaspillage alimentaire. Nous ne pouvons pas le manquer. Les déchets commencent dès la phase de production. Nous parlons de quantités astronomiques de nourriture gaspillée, suffisamment pour nourrir les affamés. Nous devons devenir de meilleurs gestionnaires de notre garde-manger.

Q Existe-t-il des solutions viables ?

R. Que pouvons-nous faire pour avoir un impact qui représentera nos convictions sur toutes ces questions ? Au salon, nous informons les gens pour qu’ils puissent cuisiner plus et mieux, sans gaspiller. Pour qu’ils puissent trouver des aliments à valeur nutritionnelle améliorée.

>>>>>>

La présidente fondatrice de l’Expo Manger Sain et Vivre Vert, Renée Frappier (au centre), lors de l’événement tenu à Montréal en avril 2024. (Myriam Quenneville/Kova Production)

Q Pendant près de trois décennies, vous avez observé l’évolution des tendances dans l’industrie alimentaire.

R. J’observe que ça évolue, certes, mais je trouve que ça évolue lentement. S’il y avait vraiment eu une volonté politique pour que l’ensemble de la population québécoise mange mieux, c’est sûr qu’on aurait pu évoluer quatre fois plus.

Q Dans quel sens ?

R. Si nous voulons que notre population ait de moins en moins besoin de médicaments, qu’elle souffre moins de problèmes de santé qui se développent très tôt, nous devons résoudre le problème à la Source. Cela signifie manger mieux dans les écoles, avoir plus de cours sur le sujet, s’informer davantage à la télévision. Nous savons ce que cela prend. Pourquoi ne le faisons-nous pas ? Je ne sais pas.

La prévention, pour le gouvernement, c’est de nous faire passer des tests de santé. Mais l’éducation est la véritable clé. L’expo n’est pas qu’un salon, c’est un lieu pédagogique pour s’inspirer, découvrir, goûter, s’informer.

« Je rêve du jour où on enseignera tout cela à l’école, du jour où nous deviendrons des citoyens mieux outillés. Je rêve que le ministre de l’Éducation vienne à l’exposition, ainsi que le ministre de la Santé.

— Renée Frappier, présidente et fondatrice de l’Expo Manger Sain et Vivre Vert

Q L’achat local a été mis en avant pendant la pandémie. Que reste-t-il, selon vous ?

R. La pandémie a créé un sentiment d’insécurité chez les gens, mais il semble qu’ils l’aient oublié. Durant la pandémie, ils ont pris grand soin d’acheter des produits du Québec. C’est un peu effacé.

Nous devons réaliser que tout est lié. Si nous achetons des aliments du Québec, nous encourageons une entreprise productrice locale, nous encourageons le maintien de la vitalité de nos sols. Nous devrions y réfléchir.

Cela dit, nos gouvernements achètent sur Amazon au lieu d’acheter au Québec. Alors, si le gouvernement ne donne pas l’exemple…

Q En revanche, l’alimentation locale et biologique n’est pas accessible à toutes les bourses.

R. C’est vrai que cela peut coûter plus cher en général. Parce que nous utilisons des ingrédients biologiques de meilleure qualité, car l’agriculture biologique est moins subventionnée. Rien n’est parfait, mais il y a quand même eu une démocratisation.

Avec l’inflation, il faut faire des choix. On peut trouver d’autres moyens de s’approvisionner, directement auprès des producteurs. Déjà sur place, vous pouvez acheter du bio à moindre coût. Comme dirait ma mère, il faut plus de jarnigoine [bon sens et débrouillardise] et organisation selon son budget.

Au salon, c’est un bon moyen de découvrir de nouveaux produits et de profiter de réductions spéciales.

>>>>>>

De nombreuses dégustations sont proposées aux visiteurs de l’Expo Manger Sain et Vivre Vert. (Myriam Quenneville/Kova Production)

Q D’où vous vient votre passion pour la santé et l’environnement ?

R. Je viens d’une formation d’enseignant au secondaire. J’ai enseigné les sciences puis la cuisine végétarienne. J’ai donné des conférences et des activités partout au Québec, toujours dans un but pédagogique. Je me suis installé à la campagne. J’ai une serre, des abeilles, etc.

Un jour, je me suis dit que nous étions prêts pour un événement grand public sur les thèmes de l’alimentation bio et locale. Je travaille dans ce domaine depuis de nombreuses années, comme beaucoup d’autres. L’exposition est ainsi devenue le produit d’une série d’expériences d’artisans passionnés !

Savoir

  • Adresse : Centre des congrès de Québec, au 1000, boulevard René-Lévesque Est
  • Horaire : 20 avril (9 h 30 à 18 h) 21 avril 2024 (10 h à 16 h 30)
  • Tarifs : 15 $ par personne, 12 $ pour les étudiants et les seniors (65 ans et plus), gratuit pour les 16 ans et moins
  • Pour consulter la liste des exposants, cliquez ici.
  • Infos : expomangersante.com

Notes : Certaines parties de cette interview ont été modifiées pour des raisons de langue et d’espace, ainsi que pour s’adapter à un format d’article de questions-réponses.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Les ambassadeurs du climat dans plusieurs communes sensibilisent à l’environnement
NEXT Des guêpes asiatiques au secours des cerises en Ardèche