Apparition immédiate. Au tribunal du Larivot, un homme était jugé pour violences conjugales, ainsi que pour violences sur son enfant. En Guyane, les chiffres sont alarmants.
C’est un homme costaud qui entre, enchaîné, devant les magistrats du tribunal du Larivot. La trentaine, il comparaît devant l’autorité judiciaire pour des faits de violences sur sa femme et l’un de ses enfants.
Ce qui me frappe en racontant les faits qui lui sont reprochés, ce sont ses interrogations. Le 4 avril, au soir, les gendarmes ont été appelés par des habitants d’un quartier calme de Sinnamary.
Sur place, il découvre le suspect, armé de deux couteaux. Il est très ivre et refuse de se laisser arrêter par la police. En lançant un de ses couteaux, l’homme fait même exploser le pare-brise d’une voiture garée dans la rue. Face à cette agressivité, les policiers utilisent leur taser non pas une, mais deux fois pour neutraliser l’individu.
Un quotidien de violence
Petit à petit, les gendarmes vont découvrir un quotidien de violence qui entoure le suspect interpellé et sa famille. Selon les différents entretiens avec les victimes, l’homme aurait frappé sa compagne à plusieurs reprises, la menaçant même avec un couteau. Le soir de l’interpellation, le fils de sa femme a même tenté de l’en empêcher, avant d’être frappé.
” Il frappe ma mère 3 à 4 fois par mois. “, C’est ce que déclarera le jeune mineur aux enquêteurs. Lui aussi est victime de violences de la part de son beau-père.
La réaction de la victime est sans équivoque. Elle souhaite mettre fin à leur relation sans plus tarder.
Une vie rythmée par l’alcool et le cannabis
Le suspect est père de 9 enfants. Il en partage deux avec sa femme actuelle, et s’occupe de 3 dont il est le père. Sa femme a 4 enfants issus d’une précédente relation. Il se décrit comme un bon père de famille, n’hésitant pas à considérer les enfants de sa femme comme les siens.
Cependant, l’individu en question est accro à l’alcool. Il avoue volontiers à la barre qu’il consomme trop d’alcool. ” Vous fumez près de 10 joints par jour » a ajouté le Procureur. Un mode de vie qui entraîne des pertes de mémoire, car le suspect affirme n’avoir « pas pas de mémoire » le soir de son arrestation.
” Elle aurait dû porter plainte avant. » Ce sont les seuls propos que le suspect présente comme moyen de défense devant le tribunal.
Le procureur a requis contre lui une peine de trois ans de prison, dont un avec sursis. L’interdiction d’approcher la victime et son lieu de vie, et la déchéance des droits parentaux sur les deux enfants qu’ils ont ensemble.
La Guyane, une des régions de France les plus touchées par les violences conjugales
Avec La Réunion et le Nord, la Guyane est l’une des régions les plus touchées par ce fléau.
Sur notre territoire, on compte plus de 11 victimes de violences domestiques pour 1000 habitants. Un chiffre très élevé par rapport à la moyenne nationale.
Sans surprise, 87% des auteurs de violences domestiques sont des hommes.
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