Les policiers suisses en ont assez des violences entre supporters en marge des matchs de football. Dans un communiqué, la Fédération suisse des policiers appelle la Ligue suisse de football à prendre ses responsabilités.
Les violences survenues le week-end dernier lors d’un match de Super League entre le Servette FC et le FC Zurich ont une nouvelle fois mis le feu aux poudres. Ces excès répétés sont particulièrement fatigants pour la Fédération suisse des policiers (FSFP). L’organisation faîtière ne digère pas l’opposition de la Ligue suisse de football (SFL) aux mesures annoncées par les cantons le mois dernier.
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Ces mesures dites « en cascade » visent à prendre des sanctions toujours plus fortes lorsque les affrontements se répètent. La pratique sera introduite la saison prochaine. Mais il est critiqué par la SFL, qui le qualifie de « contre-productif ». Ce que regrette Max Hofmann, secrétaire général de la FSFP. « Nous en avons assez de mettre notre santé en danger à cause de cela. » Le représentant des forces de l’ordre liste des objectifs clairs : « se remettre autour de la table des discussions, accepter les mesures qui ont été proposées et donner une chance à ce modèle en cascade de trouver sa voie pour que l’on puisse réduire cette violence qui est inacceptable.
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Un modèle « inefficace »
Dans les rangs de la Ligue suisse de football, nous défendons le principe des sanctions individuelles. Toutefois, la formule imaginée par les cantons prévoit des sanctions collectives. Les clubs et groupes de supporters seront dans le viseur des autorités. Et c’est là que réside le problème pour la SFL. «Le modèle en cascade est inefficace, unilatéral et disproportionné», juge Philippe Guggisberg, porte-parole de la Ligue suisse de football. « Il ne vise pas à prévenir de futurs actes de violence, car il est uniquement répressif. »
>> Ecoutez l’interview de Philippe Guggisberg dans La Matinale :
Les instances du football suisse n’entendent donc pas mettre tous les supporters dans le même panier. Ils prônent le renforcement et le développement des mesures existantes contre les délinquants, à commencer par les interdictions de stade, les interdictions de périmètre ou les obligations de se présenter à la police.
Des débats encore plus houleux à venir
Les discussions se poursuivent entre le milieu du football et les autorités. Dans son communiqué publié après les débordements survenus en marge de la rencontre entre le Servette FC et le FC Zurich, la Fédération suisse des officiers de police s’étonne qu’aucun des deux clubs ne condamne les violences, même si le club genevois a annoncé les regretter.
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Mais les tensions risquent de s’accentuer dans les jours à venir. La Conférence des chefs des services cantonaux de justice et de police devrait annoncer vendredi le début du processus d’élaboration de la base juridique nécessaire à l’introduction des contraventions nominatives. Des contraventions qui visent à identifier et dissuader les supporters violents, mais qui sont loin de faire l’unanimité. La question des coûts liés à la mise en œuvre de ce système pose un problème particulier. Il en va de même pour les contraintes qui découleraient du contrôle et du stockage des données.
Sujet radio : Tania Sazpinar
Propos de Philippe Guggisberg recueillis par Romain Bardet
Adaptation web : Julien Trachsel
