« Une viande très savoureuse, très maigre et pleine de vitamines »

« Une viande très savoureuse, très maigre et pleine de vitamines »
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Une nouvelle industrie de la viande de chevreau devrait voir le jour très prochainement. Une initiative du Collège des Producteurs, qui souhaite non seulement promouvoir le chevreau mais aussi faire connaître cette viande très peu consommée dans notre pays.

Un contexte peu encourageant

La Wallonie compte une centaine d’exploitations laitières totalisant 12 000 chèvres. Mais pour démarrer la production laitière de leurs chèvres, l’étape de la parturition reste primordiale pour les éleveurs, qui se retrouvent ensuite avec des chevreaux à développer.

Mais le contexte n’est pas encourageantexplique Benjamin Lefèvre, chef de projet mouton/chèvre au Collège des Producteurs. Culturellement, la viande de chevreau est largement consommée au Portugal et en Italie. En Belgique, c’est beaucoup moins le cas. Les éleveurs se heurtent donc à des contraintes, qu’il s’agisse du manque de connaissance des consommateurs, mais aussi des coûts de production élevés. Nous avons donc décidé de lancer une nouvelle filière de viande de chevreau qui vise à créer une chaîne de valeur équitable où chaque acteur est équitablement rémunéré.

Le Collège des Producteurs a initié des actions. La première est une action de promotion et de marketing. En effet, à Pâques, la viande de chevreau était vendue dans certaines chaînes de supermarchés, à commencer par Cora.

« Qualité et local »

Cette action consistait à réunir les chevreaux de plusieurs exploitations, afin de faciliter les différentes démarches liées à la commercialisation dont le transport, l’abattage, la découpe, le conditionnement et la vente.poursuit Benjamin Lefèvre. Les exploitations sollicitées étaient des exploitations wallonnes, biologiques et conventionnelles. Nous avons eu un premier contact avec Cora puisque la marque vendait déjà de la viande de chevreau. Et elle a immédiatement répondu positivement à notre demande.

Mais ce n’est pas tout puisque des étiquettes portant le nouveau logo « Cheval d’Ici » ont été créées et apposées sur les packagings. “ Dans la filière caprine, il n’existe ni label ni cahier des charges pour la production de viande.dit encore le chef de mission. C’est pourquoi l’approche de cette nouvelle filière est axée sur la qualité et la localité pour offrir au consommateur un produit 100% belge. Ce logo garantit l’origine et la traçabilité du produit, ainsi que la juste rémunération des différents intermédiaires, à commencer par l’éleveur.

« Une viande très savoureuse et très maigre »

La province de Luxembourg compte plusieurs élevages de chèvres laitières. Certains ont d’ailleurs décidé de se lancer dans l’engraissement.

A Vielsalm, François Lallemant et sa compagne Manon Drouguet possèdent une ferme de 750 chèvres laitières. Ils transforment leur lait en fromage, mais souhaitent se diversifier. “ Parfois certains pensent que 750 chèvres, c’est beaucoupexplique François Lallemant. Cependant, en traire dix équivaut à traire une seule vache. Nous nous sommes donc orientés vers l’engraissement des chevreaux et nous souhaitons nous engager davantage dans la commercialisation de cette viande.

Chaque année, les reproducteurs ont entre 700 et 800 naissances, moitié femelles, moitié mâles. “ Parmi les mâles, on en garde entre quarante et cinquante pour faire des chèvres reproductrices, les autres sont engraissés“, il continue.

Cependant, le couple d’éleveurs rencontre certaines difficultés puisque tous les abattoirs n’acceptent pas les chevreaux. “ C’est un gros problèmepoursuit François Lallemant. Nous devons aller soit à Anderlecht, soit à Virton. Cela fait immédiatement des kilomètres puisque tous deux sont situés loin de notre ferme. Nous sommes donc très limités. Ensuite, il y a toutes les démarches administratives et les frais qui sont importants.

Un autre problème est le manque de connaissances des consommateurs. “ On ne le sait certes pas mais nous essayons de tout mettre en œuvre pour le faire goûter, explique l’éleveur . Nous avons également organisé une journée portes ouvertes il y a quelques mois, avec du chevreau au barbecue. Même si les gens étaient parfois réticents au début, d’autres ont été convaincus et ont trouvé cela très bien. C’est une viande très savoureuse, très maigre et pleine de vitamines. Ce n’est pas fort, contrairement à ce que pensent beaucoup de gens en se référant à l’odeur que dégage la chèvre. Promouvoir l’intégralité des chevreaux pourrait garantir aux éleveurs de la filière caprine des revenus complémentaires. Cette valorisation est grandement nécessaire à beaucoup

François Lallemant (à gauche) veut se diversifier et faire connaître la viande de chevreau. ©EdA
 
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