« Nous l’avons creusé manuellement. Vous pouvez imaginer le travail. L’histoire de l’exploitation du charbon à Bosmoreau les Mines

« Nous l’avons creusé manuellement. Vous pouvez imaginer le travail. L’histoire de l’exploitation du charbon à Bosmoreau les Mines
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Le sous-sol du Limousin est riche : uranium, métaux et charbon. Moins connue que celle de Lavaveix, la mine de charbon de Bosmoreau fut néanmoins exploitée pendant près de 200 ans jusqu’en 1958. Le village, qui ne compte aujourd’hui que 250 habitants, en comptait alors près de 1000 et fut un pôle industriel important au sud de la Creuse. Une histoire que la mairie tente de valoriser dans un musée qui a fêté ses 20 ans.

A la sortie du petit village de Bosmoreau, on trouve une cheminée en brique et quelques bâtiments en ruine. Reprises il y a quelques années sur la végétation, elles furent longtemps enfouies sous les ronces et presque oubliées.

Il y a pourtant un peu plus de 100 ans, une épaisse fumée s’échappait de cette cheminée, 270 mineurs ou bouches noires se précipitèrent pour descendre au fond du puits.

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Le chevalement en bois

© Archives Musée de la Mine

« Le puits Marthe était ici, devant la cheminée. A l’époque, il y avait une énorme structure, une charpente en bois. Il abritait la machine à vapeur et le système qui permettait de descendre les hommes et de remonter le charbon. Ce puits a été creusé à la main, il faisait 123 mètres de profondeur, trois mètres de diamètre et nous l’avons creusé manuellement. Vous pouvez imaginer le travail.confie Liliane Springer, directrice du musée de la mine Bosmoreau et petite-fille de mineur.

L’exploitation du charbon débute en 1784 à Bosmoreau. A la fin du XVIIIe siècle, les hivers sont rigoureux. Tout le bois mort extrait des forêts a été utilisé pour le chauffage et les habitants grelottent. C’est alors qu’un enfant du pays déterre une pierre noire, étrangement légère. Le village est construit tout près d’un gisement de charbon qui émerge tout près du sol. C’est la fameuse pierre brûlante. Le roi Louis XVI accorde une concession. L’extraction commence. Elle est artisanale et mobilise la main d’œuvre locale.

On retrouve Liliane Springer dans le joli musée consacré à l’épopée minière de Bosmoreau. Photos, affiches et objets vintage se bousculent derrière les vitrines. Sur un pan de mur, les noms de tous les mineurs qui travaillaient dans la mine. « Les mineurs étaient des paysans. Ils venaient travailler à la mine par intermittence. En revanche, pas question de compter sur eux lors des vendanges ou des phases de travail intense dans les champs. Il faudra attendre le XIXème siècle pour que la mine se professionnalise. « Nous allons faire venir des mineurs expérimentés de Lavaveix notamment. »

En 1855, Emile Pouyat, céramiste de Limoges, acquiert le site pour alimenter ses fours. Mais l’exploitation reste difficile. Une fois extrait, le charbon est chargé sur des charrettes tirées par des bœufs jusqu’à la gare de Vieilleville à une vingtaine de kilomètres pour rejoindre ensuite Limoges. En 1883, après une longue lutte, la ville obtient le passage du chemin de fer. Le charbon de Bosmoreau pourra être transporté dans toute la région. Les quantités extraites augmentent considérablement. “Il servait à l’industrie, aux fours à porcelaine, aux fours à chaux, aux verreries, dans tous les départements voisins.”

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Les outils des mineurs de Bosmoreau

© France Télévisions – Mathilde Leconte

Au moment de la Première Guerre mondiale, Bosmoreau connaît un pic d’activité. Les mines du nord et de l’est sont compromises, trop proches du front, endommagées ou détruites.

Cependant, quelques années plus tard, en 1922, les bassins houillers du Nord retrouvèrent leur pleine capacité. N’étant plus assez compétitive, l’opération fut mise entre parenthèses pendant vingt ans.

>La mine à ciel ouvert
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La mine à ciel ouvert

© Archives du musée de la Mine

Dans les années 1940, Bosmoreau reprend vie sous une forme jamais vue en France : une mine à ciel ouvert. Le charbon est si proche de la surface qu’il suffit de creuser, comme dans une carrière, pour l’extraire. Le village est alors constamment plongé dans le bruit et la poussière. Un ballet d’une centaine d’énormes camions circule entre les fouilles et le site de l’ancienne mine, réaménagée pour traiter le charbon. L’entrée de la Marthe bien condamnée. Une dalle de béton qui servira au nettoyage des camions. Deux tours de lavage ont été construites. Extrait de la carrière, le charbon est plein de poussière.

« Le système était vraiment bien fait car tout était automatique. Le charbon, lorsqu’il était déchargé par les camions, remontait sur un tapis roulant. Il a subi plusieurs traitements à l’eau et à la magnétite pour éliminer la poussière du charbon. Il descendait, il remontait, et quand il redescendait, il allait remplir les wagons de la SNCF pour les acheminer dans toute la France. précise Daniel Boueyre, maire de Bosmoreau, fils de mineur.

>Camions transportant du charbon de la mine à ciel ouvert
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Camions transportant du charbon de la mine à ciel ouvert

© Archives du musée de la Mine

En 1951, les 359 mineurs et opérateurs de machines ont extrait une production record de 264 000 tonnes.

En 1958, la société d’exploitation TSE s’effondre. L’extraction s’arrête définitivement lorsque seulement 25 % de la veine a été extraite. Des milliers de tonnes de charbon sont toujours là, enfouies à quelques mètres de la surface.

>Les visages noirs de Bosmoreau
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Les visages noirs de Bosmoreau

© Archives du musée de la Mine

Plusieurs décennies plus tard, la végétation a repris ses droits. Les fouilles sont aujourd’hui des lacs, utilisés notamment pour la pêche récréative. Derniers témoignages de ce passé, quelques ruines, un terril rasé, une voie ferrée transformée en vélo-rail et les regards de ces visages noirs de Bosmoreau, posant fièrement pour la photo.




durée de la vidéo : 00h02mn38s

Le sous-sol du Limousin est riche : uranium, métaux et charbon. Moins connue que celle de Lavaveix, la mine de charbon de Bosmoreau fut néanmoins exploitée pendant près de 200 ans jusqu’en 1958. Le village, qui ne compte aujourd’hui que 250 habitants, en comptait alors près de 1000 et fut un pôle industriel important au sud de la Creuse. Une histoire que la mairie tente de valoriser dans un musée qui a fêté ses 20 ans.


©France Télévisions

 
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