Baptisées « A la recherche d’indices », ces publications n’hésitent pas à reprendre les codes des programmes sur les faits divers.
“L’objectif est de moderniser ces appels à témoins”, a expliqué le procureur de la République de Nanterre Pascal Prache lors d’une conférence de presse.
Trois viols et un ADN
La première vidéo, intitulée « L’affaire du violeur au couteau », concerne des événements de 2011 survenus en Gironde et dans les Landes. Le public est invité à témoigner de cette enquête préliminaire reprise en 2022 par ce centre, dédié aux affaires non résolues et aux crimes en série.
Des tests ADN permettent de relier trois viols, un en février 2002 à Melun (Seine-et-Marne) et deux en décembre 2011 dans le Sud-Ouest, à Gujan-Mestras (Gironde) et à Saint-Paul-lès-Dax. (Landes).
Dans les Landes, les faits remontent au 19 décembre 2011, près du lac Christus, à Saint-Paul-lès-Dax. Vers 8h15, une femme promenait son chien dans le parc, « une zone plus isolée et boisée » précise l’appel à témoins.
Un individu la suit, la dépasse pour lui demander une cigarette. Il la menace alors avec un couteau et la viole. L’attaquant porte des gants en latex transparent et un chapeau.
Chapeau, gants et couteau
Le lien a été rapidement établi avec l’attentat survenu quelques jours plus tôt, le 9 décembre, à la gare de La Hume, à Gujan-Mestras.
Vers 10h30, après un rendez-vous médical, la victime remontait dans son véhicule lorsqu’un individu est apparu et est entré dans l’habitacle, côté passager. Il la viole sous la menace d’un couteau. Ici aussi, l’homme porte des gants et un chapeau.
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Le recoupement de l’ADN permet de faire le lien avec une troisième attaque, à Melun (77), survenue 9 ans auparavant.
Malgré un important travail d’enquête mené par la police judiciaire de Bayonne et l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP), l’individu reste introuvable. Depuis 2022, cette enquête est suivie par le centre judiciaire de Nanterre dédié aux délits en série ou non élucidés.
“Toutes les informations sont importantes”
« La procédure est identique, avec utilisation d’un couteau », souligne Pascal Prache. Selon lui, l’affaire a été choisie pour inaugurer ce nouveau type d’appel à témoins en raison du caractère sériel des faits et du décalage temporel important.
L’appel à témoins pourrait permettre de récolter des informations sur le violeur mais aussi peut-être d’inviter de nouvelles victimes à témoigner. Les données recueillies seront ensuite examinées par les enquêteurs, avec potentiellement des centaines de témoignages attendus par cas.
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“Toutes les informations sont importantes”, estime Marie-Laure Brunel-Dupin, cheffe de la division des affaires non résolues de la gendarmerie, qui appelle la population à ne pas “faire le tri car le contexte peut nous apporter des éléments nouveaux”. Les services concernés examineront les éléments collectés à nombre constant.
D’autres vidéos seront prochainement diffusées, a précisé le procureur, sans commenter les dossiers concernés parmi les 105 procédures en cours à la cellule “cold cases”, créée il y a deux ans.
