à quoi servent ces mâts que l’on voit sur les futurs sites éoliens ? – .

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Par Agnès Estèves-Dasilva
Publié le

6 avril 24 à 7h00

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Sur les hauteurs de Trédias, près de Broons (Côtes-d’Armor), un étrange mât a récemment surgi d’un champ. Haut de 49 mètres, harnaché de cordes qui le fixent solidement au sol, il participera, pendant huit mois, à la vie dans ce petit coin de campagne isolé. Isolée des hommes, la première ferme est à plusieurs centaines de mètres, mais sans doute pas animaux.

Chargé de capteurs

C’est ce que ce mât devrait déterminer avec plus de précision pour établissement hyperlocal chauves-souris. Rempli de capteurs et de panneaux solaires pour l’autonomie, le mât a été installé par la société leader du projet éolien BayWa.re

Anémomètre (vitesse et pression du vent), microphone, caméra et hygromètre partagent l’emplacement pour mesures très fines.

“Nous saurons quelles espèces de chauves-souris fréquentent le site et ce qu’elles viennent faire, quand elles sont le plus présentes, mais aussi à quelle altitude”, explique Antoine de Panthouchef de projet éolien chez BayWa.re

Du printemps à l’automne, 24 heures par jour, les capteurs enregistreront les allées et venues des chauves-souris… si elles sont bien présentes ici.

Pour le précédent projet éolien (annulé par le Conseil d’État en 2021, NDLR), un rapport mentionnait que les zones de culture étaient abandonnées par les chauves-souris alors que les lisières adjacentes s’étaient révélées être des milieux plus favorables.

Antoine de Panthou, chef de projet éolien chez BayWa.re

Fixez les éoliennes

La finalité de la collecte de ces données, analysé par un cabinet d’études spécialisé au terme des huit mois, il s’agit de « qualifier l’impact de mesures de contention adéquates », assure Antoine de Panthou.

Parce que les éoliennes et leurs longues pales coupant l’air peuvent soit entrer en collision avec des chauves-souris, ou leur ont crevé les tympans. « Ce sont des animaux aux oreilles très sensibles et la pression des pales dans l’air peut leur être dommageable. »

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D’où la nécessité de connaître exactement leurs mouvements et leurs modes de vie. « On pourra alors arrêter les éoliennes à telle heure, à telle période, pour ne pas les perturber », confirme Antoine de Panthou.

La longueur des pales d’éoliennes pourrait même être adapté, et donc réduit, pour éviter les collisions.

Si un plan de restriction est mis en place ici, nous suivrons pendant quelques mois un suivi de la mortalité pour d’éventuelles corrections.

Antoine de Panthou

2030

Après avoir réalisé ces différentes études, BayWa.re déposera le dossier à la préfecture en 2025. S’en suivra sans doute des recours, puis une mise en service prévue en 2023. Les deux éoliennes prévues, de 150 à 180 mètres de haut, produiront 18 000 MWh d’électricité, alimentant 4 000 foyers chaque année, chauffage inclus.

Un site scruté

Si, aujourd’hui, nos amies les chauves-souris, et leur aide précieuse au maintien de la biodiversité, sont prises en compte par les entreprises d’installation d’éoliennes, c’est aussi le cas, peut-être, d’autres petites créatures à protéger.

À Trédias, un mât doté de capteurs a été installé pour mesurer l’activité des chauves-souris. ©Le Petit Bleu

“Une étude écologique, sur les quatre saisons, est réalisée par un écologiste indépendant”. Le site est ensuite scruté : tout ce qui vole, marche ou rampe est enregistré dans l’année pour évaluer les nuisances potentielles des éoliennes sur telle ou telle espèce.

Mais les animaux ne sont pas les seuls à être étudiés. Au printemps, la société BayWa.re doit réaliser une étude acoustique.

« Un acoustique indépendant installera des micros aux alentours, des sonomètres, chez les particuliers pour qualifier le bruit ambiant, confirme le maître d’œuvre, il les installe généralement dans les jardins des habitations les plus proches de la zone pour mesurer le niveau de bruit présent. avant l’installation des éoliennes. Nous réalisons ensuite des simulations pour estimer le bruit lorsque les futures éoliennes seront en fonctionnement. »

La réglementation française sur le bruit, « l’une des plus exigeantes d’Europe », selon Antoine de Panthou, demande ensuite aux installateurs d’énergie éolienne de restreindre leurs appareils s’ils dépasser certains seuils.

D’ici là, des rencontres de présentation du projet et de la possibilité de financement participatif des éoliennes par les habitants seront proposées.

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