« La dune a disparu d’une quinzaine de mètres », affirme un maire de Vendée

« La dune a disparu d’une quinzaine de mètres », affirme un maire de Vendée
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Plus de 6 000 habitations et locaux professionnels seraient menacés par le déclin du littoral lié à l’érosion d’ici 2050, selon un scénario « objectif et probable » réalisé par le Cerema dévoilé ce vendredi par le ministère de la transition écologique. La Vendée serait l’un des cinq départements français les plus touchés, tandis que 500 communes à risque ont été identifiées sur tout le littoral français par le gouvernement. Le point avec Olivier Dalmasso, maire de Saint-Vincent-sur-Jard, une des deux seules communes vendéennes (avec La Tranche-sur-mer) répertoriées parmi les 242 communes françaises vulnérables selon le dernier arrêté du 31 juillet 2023.

Comment se manifeste l’érosion côtière sur votre territoire ?

Nous avons deux kilomètres et demi de littoral et nous avons deux typologies : une bande à base rocheuse où l’érosion est relativement faible, et une autre un peu plus sableuse où elle se manifeste de manière plus prononcée. Mais la particularité de notre commune est que le principal risque de submersion marine se produit au niveau d’une dune située sur la commune voisine de Longeville. L’érosion à cet endroit est très forte. La dune a reculé d’une quinzaine de mètres ces dix dernières années. Le retrait est même estimé à quatre mètres depuis le seul mois d’octobre après le passage de trois tempêtes successives. Il est bien visible pour les riverains et les promeneurs.

Les habitations sont-elles menacées à court terme ?

Heureusement, non, pas immédiatement. Mais si la dune de Longeville venait à disparaître, plusieurs maisons seraient directement exposées à Saint-Vincent. Il existe également à Longeville quelques maisons protégées des vagues par des murs privés. En cas d’orage, l’eau pénètre déjà dans les jardins.

De quels moyens de protection disposez-vous ?

Face à la dégradation de la dune, il a été décidé de réaliser des travaux d’urgence : nous avons ajouté du sable et des galets pour la reconstruire. Cela ralentira l’érosion, même si l’on sait que ce n’est pas durable. Hormis ces travaux d’urgence réalisés par un syndicat paritaire, nous n’avons aucun système de protection. Nous réfléchissons actuellement à des systèmes ponctuels pour limiter les inondations lors des grandes marées. Nous travaillons avant tout avec l’État sur la stratégie la plus efficace à poursuivre. Certes, ce ne sont pas les mêmes problématiques qu’aux Sables-d’Olonne où des actions ont déjà été menées pour protéger environ 2 500 logements sur le remblai. Mais il nous reste des sites remarquables, la maison Clemenceau par exemple, qu’il faut préserver.

Qu’attendez-vous exactement de l’État ?

Notre inscription sur la liste des 242 communes sujettes à l’érosion n’a, pour l’instant, apporté aucun changement significatif. Nous espérons donc être véritablement reconnus et traités avec une attention particulière. Il faut anticiper les choses, avoir des données fiables. Combien d’habitations seraient concernées si la dune venait à disparaître ? Combien de relogements seront nécessaires ? Nous ne savons pas exactement pour le moment. Un soutien financier est également attendu. Le budget d’une municipalité comme la nôtre ne suffira évidemment pas à faire face à ce problème. De mon point de vue, cela doit faire l’objet d’une solidarité nationale.

La prise de conscience des conséquences de l’érosion est-elle aujourd’hui complète ?

La population comprend ce qui se passe. Les habitants en parlent régulièrement, ils en verront les conséquences après chaque tempête. Je ne vois pas encore d’inquiétudes majeures, mais eux aussi attendent de l’information et de la transparence. C’est pourquoi nous allons organiser une réunion publique sur le sujet à la mi-mai. Quant aux élus côtiers, j’ai l’impression que les enjeux sont compris. Il y a de la solidarité, nous travaillons tous ensemble. Or, nous ne sommes pas encore entrés dans le plus dur des actions. Il y aura forcément des décisions difficiles à prendre, nous le savons.

 
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