– Comment va Jeannot ? Tu n’as pas changé, comme moi. » Jérôme Cahuzac envoie des bisous à l’entrée de la Salle du Palay. Tout sourire. A quelques minutes de la première assemblée générale des Amis Jérôme Cahuzac, ce jeudi 4 avril, la familiarité s’impose. L’ancien adjoint au maire de Villeneuve est ici en terrain conquis. Aucun adversaire – et il lui faudra de la profondeur – face à lui. Pour l’instant ? « La nostalgie, c’est bien », dit-il à une vieille connaissance qui lui montre des photos vintage. Une autre époque.
Au conseil du collège, un petit jeune homme s’est glissé parmi les fidèles.
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L’association, fondée en septembre 2023 dans le but de réfléchir sur l’état du monde et du territoire, d’organiser des réunions de ce type et « d’aider Jérôme à organiser ses réunions », réunissait 88 membres sur les 124 membres actifs. Elle espère monter en puissance en 2024, ses statuts prévoyant une durée de vie illimitée. Statutaire, la réunion fait le point sur trois gros mois d’activité en 2023. Les comptes sont forcément sains : la salle de la première réunion publique, à Monsempron-Libos, a été mise gratuitement à disposition. Et l’association a récolté 2 290 euros de dons en plus des adhésions de 10 euros.
Et au milieu, un jeune
A l’accueil, un employé de la mairie de Villeneuve-sur-Lot reçoit les récépissés remplis par ceux qui souhaitent rester informés. Le conseil collégial de 12 membres, dont quelques fidèles parmi les fidèles (Monique Gruelles, Alain Soubiran, Thierry Paris) passe à 15 têtes. Le docteur Christian Saint-Béat, maire de Lacapelle-Biron depuis trente-deux ans, le rejoint. Son homologue de Monsempron, Guy Gérard aussi. Stéphane Boukhari complète le trio. A 36 ans, le jeune dentiste villeneuvois se démarque dans une foule de têtes blanches.
L’ancien élu ne boude pas son plaisir : « La nostalgie a du bon. »
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« Nous devons les reprendre. Est-ce que ce sera moi ou quelqu’un d’autre ? »
Dans la salle, quelques anciens élus (son ancien adjoint Jean-Claude Gouget, alors maire de Cancon, le Villeréaliste Pierre-Henri Arnstam, Eric Congé de Gavaudun, Daniel Desplat de Casseneuil, etc.) et d’autres, toujours en poste, ayant préféré sécher le conseil d’agglomération du Grand Villeneuvois (le maire de Pujols Yvon Ventadoux, celui de Dolmayrac Gilles Grosjean pour ne citer qu’eux). Tout le monde est resté pour la réunion publique. Son ancien assistant financier Alain Soubiran, peu objectif, a taquiné : « Je ne sais pas ce qu’il va nous dire mais ce sera sûrement très intéressant. »
« Démocratie d’opinion »
Une fois les chaises ajoutées, 200 spectateurs attentifs ont écouté religieusement l’ancien ministre délégué au Budget. On dirait un amphithéâtre d’étudiants d’une grande école face à un illustre orateur sauf que Jérôme Cahuzac parle gratuitement. Il se déroule pendant une heure entière : de l’état de la dette à la transition énergétique, en passant par le contexte international et sans oublier de dresser un état des lieux assez sombre des forces politiques en présence pour faire face à de tels défis. Mauvais, mais cela ne surprend personne.
“C’est une réunion publique originale”, a reconnu l’orateur. Je n’ai pas de rapport à présenter. Pas de projet non plus car il n’y a pas d’élection et donc pas de candidature. Pourquoi alors ? Pour se rencontrer, échanger et faire vivre la démocratie d’opinion. » On parlait pourtant du Grand Villeneuvois, notamment de « ces grandes infrastructures laissées telles qu’elles étaient il y a 10-15 ans ». [quand l’affaire qui porte son nom a éclaté, NDLR]. Nous devons les reprendre. Est-ce que ce sera moi ou quelqu’un d’autre ? » La question demeure.
