Des agents du département dénoncent une gestion « abusive » et « harcelante »

Des agents du département dénoncent une gestion « abusive » et « harcelante »
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« Je ne supporte plus ce qui se passe », avoue Charlotte (1), qui travaille au Ministère depuis dix ans. Ce jeudi 4 avril, elle participe avec une trentaine d’autres collègues à la grève devant l’un des principaux bâtiments de la délégation territoriale du Pays Rochefortais (Rochefort, Aunis Sud, Marennes et Oléron), à Rochefort. Charlotte aime ça…

« Je ne supporte plus ce qui se passe », avoue Charlotte (1), qui travaille au Ministère depuis dix ans. Ce jeudi 4 avril, elle participe avec une trentaine d’autres collègues à la grève devant l’un des principaux bâtiments de la délégation territoriale du Pays Rochefortais (Rochefort, Aunis Sud, Marennes et Oléron), à Rochefort. Charlotte et les 116 autres agents de la délégation s’occupent des affaires sociales du Département : aide sociale à l’enfance, protection maternelle et infantile, personnes handicapées ou encore action sociale. Ils sont confrontés chaque jour à des situations difficiles. Mais pour certains, les tourments sont désormais aussi du côté de leur hiérarchie.

Son cauchemar a commencé il y a un an, lorsqu’elle soutenait des collègues « victimes de harcèlement », décrit Charlotte. « Depuis, j’ai l’impression d’avoir la grippe. Ils m’ont radié des dossiers, ils ont essayé de retourner l’équipe contre moi, on m’a dit que je n’aurais plus de perspectives d’évolution. J’ai l’impression qu’ils essaient de me mettre dehors”, dénonce-t-elle. Plusieurs de ses collègues témoignent d’agissements similaires de la part de leurs supérieurs.

Un problème « généralisé » selon Jan Kuijpers, secrétaire général de Force ouvrière. « Entre 2021 et 2022, l’absentéisme a doublé au sein du Conseil départemental. Je pense qu’on peut en partie relier ce chiffre aux pratiques managériales au sein des délégations, argumente le représentant syndical. Une grève est toujours un échec. Je regrette que les agents doivent se priver d’une partie de leur salaire pour faire entendre l’ampleur de leur mal-être au travail. »

Dialogue difficile avec la direction

Le 7 février, une réunion a été organisée entre agents et syndicats. « 50 personnes citent le management comme la principale raison de leur mécontentement au travail », explique Jan Kuijpers. La direction convoque ensuite les 117 agents le 14 mars pour recueillir leurs témoignages. «Avant cette date, nous n’avions pas conscience de l’ampleur de la situation», assure Chantal Guimberteau, vice-présidente du Conseil départemental et responsable des ressources humaines. « Pourtant, il y avait eu plusieurs personnes qui nous avaient alerté bien avant », regrette le syndicaliste.


Une trentaine d’agents étaient présents devant le bâtiment dans la matinée.

Marine Allain

« Nous devons prendre de toute urgence des mesures de précaution envers les dirigeants impliqués »

La direction a lancé une enquête, menée par un cabinet externe dans les prochaines semaines. “C’est un début, mais la priorité est de protéger les agents”, défend Jan Kuijpers. Des mesures de précaution d’urgence doivent être prises à l’égard des managers concernés, comme le télétravail. Nous aurions également souhaité que l’enquête soit confiée à l’organe interne du ministère, composé d’élus et de responsables du ministère, ce qui a été refusé. Je me méfie des enquêtes ordonnées, et donc payées, par la direction. » De son côté, la vice-présidente estime impossible de remplacer les administrateurs en si peu de temps. Elle souhaite soutenir les cadres impliqués et défend une enquête externe « où chaque agent se sentira libre de se confier ».

(1) Le prénom a été modifié.

 
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