CRS et gendarmes mobiles sont trop mobilisés sur des missions annexes, selon la Cour des comptes

CRS et gendarmes mobiles sont trop mobilisés sur des missions annexes, selon la Cour des comptes
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Des gendarmes en patrouille à la frontière franco-italienne pour empêcher le passage des migrants. À Montgenèvre (Hautes-Alpes), le 6 août 2023. THIBAUT DURAND / HANS LUCAS VIA AFP

Les Compagnies républicaines de sécurité (CRS) et les Escadrons mobiles de gendarmerie (EGM) devraient revenir à leur vocation première : assurer le maintien de l’ordre. C’est en substance la principale conclusion du rapport consacré par la Cour des comptes aux unités de forces mobiles (UFM), théoriquement spécialisées dans la gestion des foules, et que les autorités ont longtemps employées pour des missions complémentaires, comme la sécurisation de sites sensibles ou la lutte contre l’immigration clandestine. UN “demande en hausse, notent les experts de la rue Cambon, [qui] les détourne du maintien de l’ordre pour lequel ils sont formés ».

Sur les 64 CRS et 116 EGM, au moins 18 (soit 10% du total) sont aujourd’hui employés quotidiennement sur des missions de sécurité. « dans les zones touchées par la délinquance ». Quatorze autres MENA sont affectés aux opérations de lutte contre l’immigration clandestine « afin de sécuriser le passage des frontières espagnoles, italiennes et britanniques » et depuis 2023, deux MUF supplémentaires assurent la garde au centre de rétention administrative de “pour remplacer la police des frontières” – pour cette raison, ils n’ont pas pu être mobilisés lors des émeutes de l’été 2023.

Quant à la zone de défense parisienne, les gardes statiques des grands palais nationaux, ambassades ou lieux de culte ne consomment pas moins de 8 CRS et 7 EGM – leur désengagement s’opère cependant progressivement au profit d’unités dépendantes de la direction des services publics. ordre et circulation de la Préfecture de Police de Paris et de la Garde Républicaine.

Cette demande entraîne des conséquences directes en cascade, comme un déficit de formation, alors même que ces unités ont été très fortement touchées par la révision générale des politiques publiques (RGPP) mise en œuvre à partir de 2007, qui a entraîné la perte de 3 800 équivalents temps plein dans le secteur. la police et la gendarmerie, et les a depuis obligées d’opérer avec un effectif bien inférieur à leur niveau théorique. Si le rapport note que les effectifs entre 2013 et 2022 sont restés stables (autour de 11 200 pour les CRS et 12 500 pour les gendarmes mobiles), et que « la création de 11 unités dans le cadre de la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur permettra d’accélérer le rattrapage de l’effectif global pour atteindre, voire dépasser, celui d’avant la RGPP », les formations sont de moins en moins fréquentes. Elle constitue pourtant un pilier de leur efficacité, d’autant qu’apparaissent de nouvelles formes de contestation, plus mobiles et organisées, moins encadrées par les structures syndicales.

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