Lorsque Dan Nécol arpente les rues de Saint-Geours-de-Maremne, il n’est pas dérangé par les chasseurs de selfies. Cependant, il y aurait quelque chose à dire quand on entend le pelotari professionnel décrire humblement son palmarès autour d’un verre au bar du centre.
« Cela fait neuf ans que je suis devenu pro, explique le Landais de 34 ans. J’ai rejoint l’équipe des dix meilleurs joueurs du monde qui s’affrontent chaque année au Pays Basque espagnol dans la compétition majeure de ma discipline, la pala larga, organisée en quatre compétitions réparties tout au long de l’année. »
1 kilo au bout du bras
Dan Nécol vient de remporter l’un d’entre eux, le Pala Pro Urrezko, qui se déroule chaque année à Mungia, en Biscaye. « La particularité de cet événement, c’est qu’on change de partenaire à chaque match en fonction du classement », précise le champion landais. Moi qui joue devant, je dois m’adapter aux mouvements et au style de jeu de mon coéquipier à l’arrière. »
Associé en finale au Basque Iñaki Urria, Dan Nécol a réussi à s’imposer en quatre sets serrés sur la paire composée d’Ibaï Perez et Maldonado, son rival argentin avec qui il scratch en tête du classement pro.
Se jouant en simple ou en double, dans un mur gauche traditionnel de 36 mètres, dans une cancha de 45 mètres ou encore un jaï alaï (56 mètres), la pala larga, est un jeu de pelote exigeant en raison du poids de la balle. instrument en bois (900 grammes). Avec 45 matchs joués chaque année, ajoutés aux nombreuses heures d’entraînement, Dan Nécol, encore jeune athlète, ne laisse rien au hasard pour entretenir et préserver son outil de travail. « Je me suis entouré d’une équipe de professionnels compétents et passionnés qui m’accompagnent toute l’année », confie-t-il. Un préparateur physique, une diététicienne, un kiné et un médecin du sport. »
La passion comme moteur
Mais celui qui fut champion du monde à Barcelone en 2018 n’est pas qu’une machine à remporter des trophées. Sa passion le pousse à consacrer la quasi-totalité de son temps à son sport, notamment à le transmettre et à le promouvoir. « J’ai commencé la pelote à Saint-Geours, où j’ai grandi, et j’ai choisi de continuer à y vivre pour jouer mon rôle auprès des écoliers et des jeunes du club que je continue d’entraîner. »
Pour le jeune homme, la pelote, sport technique et spectaculaire ancré dans la tradition, n’a pas encore toute la notoriété qu’elle mérite, surtout de ce côté des Pyrénées. Pour remédier à cela, le champion saint-geoursois a créé la société PPFS (Pala fronton pelote sports) en 2019. « Nous avons créé l’événement La Pala d’or, qui fêtera cette année sa troisième édition. Les huit meilleurs joueurs internationaux s’affrontent de mai à août dans quatre lieux différents. Un défi sportif relevé, mais aussi l’opportunité de casser les codes de la discipline en y apportant un côté spectaculaire, festif, pour l’ouvrir à la modernité. »
En attendant de devenir organisateur, le champion est ravi de revenir à la compétition en avril prochain en Biscaye, pour un challenge où il sera associé à un jeune amateur français prometteur.