Au terme d’une audience éprouvante, au sein du palais de justice de Montauban, la cour criminelle d’appel a formulé ses réquisitions par la voix de son procureur général. Le ministère public a requis 25 ans de réclusion criminelle contre Alexandra Gimenez, 37 ans, jugée en appel pour violences, enlèvement et viol aggravés, à Carbonne (31), entre 2017 et 2019. Une peine de dix ans de suivi socio-judiciaire, et six ans d’emprisonnement en cas de non-respect de la mesure.
Pour rappel, l’accusé a été condamné à 17 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de Toulouse, en première instance.
Sous-alimenté
La plaignante, une Tonneinquaise, était arrivée chez l’accusé par l’intermédiaire de son copain de l’époque. Ce dernier avait laissé sa compagne avec sa sœur, cette dernière devenant son bourreau. Aurélie (1) avait été réduite en esclavage au sein du foyer, contrainte de s’occuper des cinq enfants d’Alexandra Gimenez, tout en étant sous-alimentée et la cible d’humiliations et d’abus, notamment sexuels.
Aujourd’hui, l’état psychologique d’Aurélie est jugé irréversible par les experts psychiatres chargés de l’examiner.
En première instance, le frère de l’accusé, jugé pour complicité, a été condamné à trois ans de prison. Il n’a pas souhaité faire appel.
Parallèlement à cette affaire, un volet correctionnel a été traité dans le Lot-et-Garonne l’année dernière. L’ancien petit ami d’Aurélie, Willy Gimenez, a été condamné le 20 septembre 2023 à quatre ans de prison et 40 000 euros d’amende pour abus de confiance au détriment de la même victime, sur une période antérieure aux faits. criminels de Carbonne. La procédure a été requalifiée en délit de recel de biens résultant d’extorsion, et doit être réexaminée par la cour d’appel d’Agen. Une équipe de « Complément d’enquête », émission diffusée sur France 2, s’est déplacée pendant le procès, dans le cadre du tournage d’un documentaire sur l’esclavage moderne.
(1) Le prénom a été modifié