L’opération « Colbert II » a permis des saisies qualifiées d’« historiques »

L’opération « Colbert II » a permis des saisies qualifiées d’« historiques »
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Les douaniers contrôlent les véhicules au péage de Beynost, près de Lyon, lors de « l’opération Colbert », le 1er juin 2023. JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP

Le camion, chargé de salades, errait non loin de la frontière espagnole jusqu’à ce qu’il soit arrêté pour un contrôle inopiné. Les perquisitions des douaniers corroborent cette scène banale de maraîchage jusqu’à ce qu’ils découvrent que dans la cinquième rangée de palettes le chargement frisé change de nature. C’est du tabac de contrebande – 9 tonnes au total – qui remplit le bas du véhicule. Cette saisie est l’une des plus importantes réalisées à l’issue de l’opération « Colbert II » ciblant le trafic de tabac sur tout le territoire français.

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Les résultats, décrits comme“historique” par l’administration, ce sont au total 27 tonnes de marchandises illicites récupérées entre le mercredi 20 et le mercredi 27 mars. Elles mettent également au jour les méthodes de groupes criminels opportunistes, capables de trafic de tabac comme de stupéfiants, en empruntant parfois les mêmes routes, ou utilisant les mêmes techniques, à l’instar des cartels colombiens – réputés pour leur ingéniosité en matière de dissimulation. de cocaïne dans des cargaisons de fruits et légumes.

L’opération « Colbert II » a également permis de procéder à 108 interpellations et 52 demandes de fermeture administrative d’entreprises. Elle s’est déroulée dans le calme, alors que le « clear space », ciblant la drogue, saturait l’espace médiatique. Sa mise en œuvre aurait pu être plus “extra large” Si certaines opérations n’avaient pas été annulées ou redimensionnées en raison de la réquisition de personnel – notamment des forces de l’ordre – pour du « dédouanement », témoignent plusieurs douaniers et policiers.

Phénomène « mule »

« Nous appliquons au tabac les mêmes méthodes que dans la lutte contre le trafic de drogue »indique à Monde Thomas Cazenave, ministre des Comptes publics, qui énumère trois enjeux majeurs : « La présence, derrière ce trafic, du crime organisé ; les pertes annuelles de plusieurs milliards de recettes publiques ; et la défense des 23 000 buralistes qui souffrent de cette concurrence déloyale. »

Les cas les plus récents démontrent que « Les organisations criminelles présentes en France, dont désormais des groupes sud-américains, utilisent le tabac comme une forme de diversification de leurs revenus », souligne Corinne Cléostrate, directrice adjointe à la lutte contre la fraude à la Direction générale des douanes. UN « trafic de fourmis »segmentée en petites quantités au niveau des détaillants, alimentée par des logiques d’approvisionnement parfois industrielles (convois par semi-remorques, recours à de grands entrepôts, etc.).

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