Rares sont les sujets sur lesquels le Rassemblement national (RN) n’a jamais dévié. La nostalgie de l’Algérie française et le refus obstiné de contribuer à tout processus de réconciliation mémorielle font partie des invariants du parti d’extrême droite. Les onze députés du groupe présidé par Marine Le Pen qui étaient présents, jeudi 28 mars, à l’Assemblée nationale, ont tous, sans surprise, voté contre le projet de résolution – finalement adopté par 67 voix pour – visant à ” reconnaissance “ et au “conviction” du massacre des Algériens le 17 octobre 1961 à Paris.
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Les représentants du RN ont été les seuls à s’opposer – publiquement – à ce texte, qui réclamait également une journée de commémoration de cette sanglante répression policière d’un rassemblement pro-FLN (Front de libération nationale). Défier le couvre-feu alors imposé « Les musulmans français d’Algérie », quelque 30 000 Algériens sont venus manifester pacifiquement à Paris. Plusieurs dizaines de personnes sont mortes dans la capitale et sa périphérie, beaucoup se sont noyées dans la Seine.
Monté à la tribune du Palais-Bourbon pour défendre le choix de son groupe, Frank Giletti a dénoncé une initiative de la gauche visant à « déstabiliser notre pays avec des mensonges »accusant ses adversaires de« alterner entre accusation unilatérale [contre la police] et un repentir excessif [à l’égard de l’Algérie] ». « Ce rassemblement était interdit et la police [sous l’autorité du préfet de police de l’époque, Maurice Papon] il a simplement suivi les ordres qui lui étaient donnés.a affirmé l’élu varois, ne voyant qu’un « manœuvre politique ». Ou encore la récupération d’un « souvenir douloureux à exploiter [la] haine de nos forces de l’ordre « .
« Un racisme décomplexé, rance et xénophobe »
Dans un hémicycle clairsemé, marqué par le silence des députés Républicains (LR, une abstention et 60 absences), la justification du vote RN a provoqué son lot d’invectives puis une réponse cinglante de plusieurs parlementaires de gauche. « Voulez-vous effacer les Algériens de l’histoire de France ? »a demandé la députée écologiste des Hauts-de-Seine Sabrina Sebaihi au « révisionnistes décomplexés de l’histoire ».
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« Vous ne cherchez même plus à combattre les Algériens, vous cherchez à les nier (…), pour effacer cent trente-deux ans de colonisation, de privation de terres, d’accaparement de propriétés, de crimes et de torture », a insisté le rapporteur de la résolution. Un texte édulcoré lors des discussions avec l’Elysée. La députée communiste des Hauts-de-Seine Elsa Faucillon, dans le même esprit, a protesté contre une « Le RN nostalgique de l’Algérie française [et] qui ne cesse de déployer un racisme décomplexé, rance et xénophobe ».
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