La Passem dans les Landes, un défi qui leur parle

La Passem dans les Landes, un défi qui leur parle
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Ils ont un message à faire passer, et ils le font en grand : l’occitan est bien vivant et la promotion de cette langue parle à beaucoup de monde. Les participants de La Passem comptent bien le prouver une nouvelle fois, à l’occasion de la quatrième édition de cette course à relais non classée qui parcourra 1 100 kilomètres en six jours et cinq nuits, du mercredi 30 avril au dimanche 5 mai. Garonne, Gers, Landes, Pyrénées-Atlantiques et Hautes-Pyrénées) et plus de 300 communes.

« Nous courons parce qu’il y a une urgence de transmettre. On ne s’arrête pas, sinon la langue est morte. C’est une course d’ouverture », revendique Daniel Barneix, le président de Ligams, l’association paloise à l’origine de cette course de relais non chronométrée qui se déroule tous les deux ans depuis 2018. 300 bénévoles, répartis en 43 secteurs et encadrés par autant de référents, ont préparé l’épreuve qui était à la fois sportive, culturelle, solidaire et engagée. Chaque kilomètre vendu 100 euros permet de récolter des fonds pour soutenir des projets en faveur de la langue.


Daniel Barneix, le président de Ligams, l’association organisatrice de La Passem, porte un t-shirt bleu, couleur de cette quatrième édition.

Philippe Salvat/SO

Des inspirations à travers l’Europe

Au fait, comment est née l’idée de cette course ? « Nous nous sommes inspirés de Korrika, qui existe au Pays basque depuis plus de quarante ans », explique le président. La dernière édition, la 23e, a quitté Irun et est arrivé dix jours plus tard à Bayonne, le 24 mars 2024, en présence de milliers de personnes. « Il y en a aussi en Bretagne, en Alsace, en Corse, et dans toute l’Europe, en Irlande, au Pays de Galles, en Galice, en Catalogne. »

Pour la première fois, l’arrivée de La Passem ne se fera pas à Pau, mais à Mont-de-Marsan, consacrant les racines gasconnes de la préfecture des Landes. C’est ici que sera lu le message d’une personnalité (dont l’identité ne sera révélée que le jour du départ), qui sera glissé dans le témoin et transmis tout au long de la course. Ce sera aussi l’occasion d’une belle fête qui a demandé de l’organisation.

«On a la tête sous l’eau mais on avance», confirme Paul Faury, souriant, mi-avril. Le président de Gascon Lanas, groupe associatif pour la préservation de la culture occitane, est en contact avec la dizaine de représentants landais chargés de programmer les animations tout au long du parcours et à l’arrivée, de vendre les kilomètres landais et de trouver coureurs et témoins. porteurs. Ces dernières semaines, il a pu compter sur le soutien et l’implication des associations locales, des groupes folkloriques et musicaux, des élèves, des parents et professeurs des écoles bilingues, des collectivités, tous acteurs de la culture gasconne au quotidien. .

Trois véhicules composeront le cortège. « Une première pour avertir et distribuer la chasuble du coureur portant le témoin, d’une couleur différente et avec le numéro du kilomètre », explique Daniel Barneix. Une deuxième voiture maintient le rythme de la course, pour être à l’heure ou un peu en retard, mais jamais en avance. Vient ensuite le témoin, placé devant le groupe de coureurs qui peuvent l’accompagner à pied, à vélo, sur des échasses, pour parcourir la distance souhaitée. Tout le monde peut rejoindre ce peloton et arriver au dernier moment. »

Une troisième voiture fermera la marche pour plus de sécurité et pour garder le cortège compact. Au total, 15 personnes se relaient toutes les six heures. « Nous sommes toujours à la recherche de bénévoles pour courir ou pour servir de guides et assurer la sécurité. »

« Une autre sensation de courir la nuit »

Normalement, le porte-témoin change tous les kilomètres, mais il est possible que sur certains tronçons, il soit lent, notamment sur les tronçons de nuit, qui demandent une grande motivation ! Et peut-être un peu d’expérience aussi. « J’ai déjà couru de nuit, sur certains trails de Saint-Geours ou de Sort-en-Chalosse, avec une lampe frontale. C’est une autre sensation de courir la nuit», raconte Philippe Linxe, président de Los Astiaus, le club de course à pied de Meilhan, partant parcourir plusieurs kilomètres, soit sur le tronçon Montfort-en-Chalosse (00h53) – Tartas (3 1h04), ou sur celui entre Tartas et Saint-Sever (5h59) dans la nuit de samedi à dimanche, « là où il y a besoin ».

Quiconque a une trentaine de marathons à son actif peut envisager de courir jusqu’à un semi-marathon pour la langue « de ses grands-parents, et même arrière-grands-parents, agriculteurs, ici à Meilhan. J’ai entendu le gascon quand j’étais petite, je le comprends mais je ne le parle pas. » Philippe Linxe est fier de participer à ce challenge « pour ne pas oublier la langue », et espère rassembler d’autres membres du club.

« La Passem ne vient pas chez nous, donc c’est nous qui venons à La Passem ! »

D’autres feront le déplacement depuis le Sud-Gironde notamment. Une vingtaine de membres de Cabòca (« la chouette »), « dont un originaire de Montgaillard », explique Christian Maizeret, le « manager » du groupe. Ils ont donc logiquement choisi de venir passer samedi soir à Saint-Sever.

« Pour nous, c’est le réveil de la fierté de la langue gasconne. La Passem ne vient pas chez nous, pas encore, donc c’est nous qui venons à La Passem ! » Dès 16 heures aux salles, ils rejoindront les musiciens de Lous Inagats pour une fête gasconne, des cantères (chants spontanés) et un repas (1). Et tôt le lendemain matin, vers 6 heures du matin, certains iront courir près de Montgaillard, jusqu’à Larrivière-Saint-Savin, où l’association La Grange les attendra pour prendre un café. Leur séjour landais se prolongera jusqu’à Mont-de-Marsan pour participer aux festivités d’arrivée.

« C’est un rêve que nous ayons atteint ce niveau de mobilisation. Pour une première, c’est très encourageant», constate Paul Faury. Surtout, il mesure l’investissement de « beaucoup de jeunes, à travers le chant, la musique, dans un même esprit d’appartenance à un territoire. L’intérêt pour nous, c’est aussi une transition générationnelle. C’est bien. » Ou comment le chemin de La Passem est bien tracé dans les Landes.

(1) Réservations jusqu’au 26 avril avec [email protected].

 
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