La cour d’appel de Paris examine le non-lieu pour viol de quatre femmes par Tariq Ramadan

La cour d’appel de Paris examine le non-lieu pour viol de quatre femmes par Tariq Ramadan
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Dans ses réquisitions, le procureur général a demandé qu’un seul viol aggravé commis à Lyon en octobre 2009 sur une femme surnommée « Christelle » soit retenu contre l’islamologue.

Il a écarté le « contrôle » qu’aurait exercé M. Ramadan sur ses quatre accusatrices – « Christelle », Henda Ayari, Mounia Rabbouj et une autre femme – qui l’admiraient.

Cette notion a été successivement retenue par le parquet de Paris dans son réquisitoire définitif en 2022, puis par les juges d’instruction.

Le procureur général a contesté « la mise en place d’un processus de contrôle » par M. Ramadan sur ces femmes. La notion de contrôle, a-t-il souligné, n’est « pas encore une norme juridique dans notre droit pénal ».

Il a néanmoins estimé que les éléments étaient suffisants pour caractériser un viol violent sur personne vulnérable concernant « Christelle ».

– L’influence « bouée de sauvetage » –

Cette lecture du dossier a suscité l’incompréhension des avocats des plaignants.

“Le contrôle est la conséquence de la contrainte créée par l’accusé sur ses victimes grâce à un mode opératoire bien établi, et qui constitue l’un des éléments matériels du viol”, estime Me Laura Ben Kemoun, qui défend “Christelle” et Mounia. Rabbouj avec Me Laure Heinich.

“En ne retenant que le viol +violent+ d’une des parties civiles, il place le viol dans sa vision réductrice, archaïque, balayant le fait qu’un viol peut être plus complexe que simplement violent”, a développé l’avocat.

Au-delà de la notion de contrôle, les faits dénoncés par Henda Ayari sont « bien un viol », souligne dans ses mémoires consultés par l’AFP l’un de ses avocats, Me Nathanaël Majster.

« Le refuser comme le fait l’acte d’accusation est une régression notable dans la conception de l’acte de viol faisant d’une femme qui consent à entrer dans une chambre avec un homme une personne qui accepte d’avance tous les excès, toutes les violences et tous les excès, qu’ils soient désirés. ou pas », a-t-il ajouté.

“Soit la justice confisque le procès et la parole des victimes, soit la justice permet au contraire la libération de la parole, de la vérité judiciaire”, a ajouté le deuxième avocat de Mme Ayari, Me David-Olivier Kaminski.

La défense va, de son côté, demander “un non-lieu total pour Tariq Ramadan”, a annoncé Me Pascal Garbarini, l’un de ses avocats. « Non seulement l’influence n’existe pas, mais les faits de viol n’ont pas été établis », a-t-il déclaré.

M. Ramadan avait d’abord contesté tout acte sexuel auprès des accusateurs avant de reconnaître des relations sexuelles extraconjugales « de domination », brutales mais « consensuelles ».

Pour Ouadie Elhamamouchi, autre conseiller de Tariq Ramadan, « l’influence ne peut être vue comme une bouée de sauvetage visant à sauver un naufrage judiciaire étant donné les multiples mensonges et contradictions de chacun des plaignants ».

“Le charisme d’une personne ne suffit pas à caractériser l’existence d’une influence”, a-t-il ajouté, estimant que la situation des plaignants “ne (reflétait) aucune influence”.

“Nous sommes extrêmement sereins”, a assuré Me Elhamamouchi.

En Suisse, le prédicateur a obtenu un acquittement en mai 2023 dans une affaire de viol et de contrainte sexuelle remontant à 2008. Le procès en appel doit se tenir fin mai à Genève.

 
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