Une ONG palestinienne mise sur liste noire par Berne demande une rectification – rts.ch

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Suite aux attentats du Hamas du 7 octobre, le Conseil fédéral a déclaré avoir mis fin à sa collaboration avec trois ONG palestiniennes. Or, l’une d’entre elles avait été informée du non-renouvellement de son contrat « pour des raisons budgétaires » avant l’offensive du Hamas. L’organisation demande une correction.

Le 7 octobre 2023, les images de l’assaut sanglant du Hamas contre des villes voisines de la bande de Gaza ont choqué le monde et la Suisse. A Berne, le Conseil fédéral et l’administration se sont rapidement mis en route. Le 11 octobre, le Département fédéral des Affaires étrangères a lancé une réévaluation de ses contributions financières aux 29 organisations non gouvernementales israéliennes et palestiniennes financées par la Confédération.

Selon les communications officielles du Conseil fédéral, 11 ONG sont suspendues dans le cadre de cette révision. Huit ont été lavés de tout soupçon trois semaines plus tard tandis que, « pour trois autres en revanche, des éléments de non-conformité ont été identifiés, ce qui a conduit à la cessation de la collaboration », pouvait-on lire fin novembre dans le communiqué du Conseil fédéral. Conseil.

>> Lire aussi : Les soupçons du DFAE sur onze ONG israéliennes et palestiniennes sont largement infondés

Non-renouvellement

Or, des documents obtenus après plusieurs mois de procédures autorisées par la loi sur la transparence révèlent qu’une de ces ONG avait été informée avant l’attaque du Hamas de son non-renouvellement « en raison de contraintes budgétaires importantes et de la nécessité de se concentrer sur certains de nos travaux ».

La lettre du DFA, envoyée le 18 octobre, fait référence à une notification du 2 octobre, soit 5 jours avant l’assaut du Hamas. “Nous sommes convaincus qu’Al-Shabaka est désormais une organisation forte et que cette notification précoce nous permettra de collecter des fonds de manière efficace”, conclut le responsable fédéral.

Suspension

La fin du partenariat était donc connue de tous lorsque, deux jours plus tard, le DFAE écrivit à nouveau à l’ONG, un groupe de réflexion ou cercle de réflexion politique, basé à New York, pour lui demander des explications sur le sens d’une publication Instagram, publié le lendemain de l’offensive du Hamas. Le 23 octobre, l’ONG a été notifiée d’une suspension de son financement « dans l’attente d’éclaircissements » et, le lendemain, elle a précisé point par point ses propos.

Le Conseil fédéral

C’est là que l’affaire devient publique et politique. 1euh En novembre, le Conseil fédéral annonce les 11 suspensions et donne les noms des ONG concernées.

Le 22 novembre, le gouvernement a affirmé avoir mis fin à sa collaboration avec trois ONG en raison du non-respect du code de conduite du DFAE. 1euh En décembre, le chef de la communication du DFAE précise que le Département considère que les déclarations de ces ONG constituent « l’apologie de la violence ».

LONG

Megan Driscoll, codirectrice d’Al-Shabaka, n’arrive pas à y croire. L’ONG, un groupe de réflexion politique basé à New York, reçoit un financement suisse depuis 2017. Fin novembre, cela faisait presque deux mois qu’elle savait que la collaboration ne serait pas renouvelée, pour des raisons budgétaires, lui a-t-il confié. -on dit.

Elle ne comprend pas pourquoi son ONG est associée à la promotion de la violence. “Nous ne savons toujours pas si la publication de telles informations erronées est le résultat d’une négligence répétée ou d’une fausse déclaration intentionnelle”, a-t-elle répondu par écrit aux questions de la RTS.

Ces déclarations pourraient ternir notre réputation et entraver notre capacité à générer le soutien financier nécessaire à la poursuite de nos activités.

Megan Driscoll, co-directrice d’Al-Shabaka

Pour son ONG, de telles accusations peuvent avoir un impact considérable. « Ces déclarations sont de nature à ternir notre réputation et à entraver notre capacité à générer le soutien financier nécessaire à la poursuite de nos activités (…) En plus de nuire à notre réputation d’organisation non partisane, ces allégations posent de sérieux problèmes de sécurité à notre membres de l’équipe, en particulier ceux basés en Palestine.

Megan Driscoll condamne cette méthode et exige une correction formelle du DFAE. Une demande qui restera lettre morte à Berne.

Le DFAE

Les Affaires étrangères concèdent que la résiliation du contrat avec Al-Shabaka était antérieure à l’assaut du Hamas « mais cette ONG était encore sous contrat jusqu’en février 2024, elle travaillait avec le ministère donc nous avons aussi analysé si sa communication était conforme ou non au code ». de bonne conduite, explique Nicolas Bideau, responsable de la communication au DFAE. La conclusion est qu’il y a effectivement eu un non-respect, cela a renforcé notre décision de ne plus travailler avec cette ONG.

Il n’y a pas de double langage, on voit une communication qui ne correspond pas à nos valeurs et on le dit

Nicolas Bideau, responsable de la communication au DFAE

Une décision politique appuyée par une décision budgétaire. Mais Nicolas Bideau se défend contre toute récupération politique. “Il n’y a pas de double langage, on voit une communication qui ne correspond pas à nos valeurs et on le dit.”

Au final, sur les trois ONG blacklistées, une seule a vu son contrat effectivement résilié par le DFAE pour des raisons de non-respect du code de conduite.

Les deux autres ont été informés qu’en raison de « déclarations parfois ambiguës », la collaboration ne serait pas renouvelée mais honorée jusqu’à la fin prévue. Pourtant, dans le cas d’Al-Shabaka, la nouvelle était connue depuis le 2 octobre.

Michael Maccabez

 
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