Depuis mi-novembre 2023, le centre de tri interministériel, géré par la société Paprec, a officiellement lancé son activité sur le territoire de Cassantin, à Parçay-Meslay.
Du lundi au vendredi, 45 véhicules d’Indre-et-Loire, de Loir-et-Cher et de Sarthe (1) transportent chaque jour près de 200 tonnes de déchets jetés dans les poubelles jaunes. “Par an, 52 000 tonnes seront traitées”, explique Goëry Vilair, chef de projet au Tri Val de Loire. C’est deux fois plus qu’à l’ancien centre de tri de La Grange David, à La Riche.
A l’extérieur, le centre de tri ressemble à un entrepôt classique. Aucun son, aucune odeur ne s’échappe à 10 000 m2 du bâtiment. A leur arrivée, les déchets sont stockés dans un immense hangar avant d’être déposés sur des tapis roulants. Le début d’un voyage de quelques minutes. L’ensemble des déchets passe d’abord à l’intérieur d’un décapeur : un immense cube en acier qui permet de séparer les cartons selon leur taille.
Ensuite, les déchets sont transportés à grande vitesse sur un tapis optique. Selon sa nature (papier, plastique, aluminium…), il est orienté sur un tapis spécifique. Jusqu’à présent, les déchets ne sont pas passés entre les mains de l’homme.
Plus de 20% de déchets non recyclés
Avant d’arriver dans la cabine de tri, où deux équipes de 17 salariés se relaient de 4h à 21h, « 95 % du travail était réalisé par des machines »assure Goëry Vilair.
Sous les yeux des salariés, journaux, cartons et bouteilles en plastique défilent sur une dizaine de tapis roulants. A eux d’identifier les intrus qui ont réussi à échapper au tri des machines et de les mettre de côté.
Une fois triés par matière, les déchets sont compactés sous forme de balles pour retourner vers les filières de valorisation. En un an, 17 000 tonnes de papier, 15 000 tonnes de carton sont traitées – “on en a de plus en plus avec les achats sur Internet” – 2 700 tonnes de plastique PET (bouteilles d’eau, soda), 2 000 tonnes de plastiques « durs » (lait, shampoing), 2 000 tonnes de plastique PS (pots de yaourts) et 2 400 tonnes de métaux.
Il reste encore environ 11 000 tonnes de déchets rejetés – « plus de 20 % des participants » – qui sont transformés principalement sur le site de Coved à Chanceaux-près-Loches pour alimenter en énergie les fours de la cimenterie.
A l’avenir, le site espère réduire cette proportion de déchets rejetés. « L’idéal serait de descendre en dessous de 20 %, il y a encore beaucoup d’erreurs de tri dans les bacs jaunes. On retrouve du textile, des déchets ménagers… »
(1) Dix collectivités ont créé l’entreprise publique locale Tri Val de Loir(e) : Tours Métropole Val de Loire, ValEco (Indre-et-Loire et Loir-et-Cher), Syvalorm (Loir-et-Cher et Sarthe) , le Smictom du Chinonais, la Communauté de communes Loches Sud-Touraine, la Communauté de communes Touraine-Est Vallées, la Communauté de communes Touraine-Vallée de l’Indre, le SIOM Groupement de Mer (Loir-et-Cher), le Communauté de communes Gâtine-Racan, Union Mixte du Val-de-Loir.
Tous les déchets sont recyclés en France, sauf l’aluminium
Goëry Vilair l’assure : « On n’envoie pas un pot de yaourt à l’autre bout du monde pour le recycler. »
Le papier trié à Parçay-Meslay est envoyé à la papeterie de Golbey, dans les Vosges, « la seule usine de France qui recycle le papier ».
Les bouteilles en plastique sont prises en charge à Limay, en Île-de-France. L’acier et l’aluminium sont envoyés vers les Pyrénées occidentales.
Seuls les emballages en aluminium (type dosettes de café) sont envoyés à l’étranger, en Italie. « Il n’existe pas d’usine de pyrolyse en France. » Les fragments d’aluminium nettoyés en Italie sont ensuite recyclés dans une fonderie du Loiret.