La jeune UDC suisse s’interroge sur sa proximité avec l’extrême droite

Boris Busslinger

correspondant en Suisse alémanique

Publié le 28 mars 2024 à 18h05 / Modifié le 28 mars 2024 à 18h46

« Un jour sombre pour notre démocratie et notre liberté d’expression ! L’auteur et militant Martin Sellner a été arrêté par la police cantonale d’Argovie lors d’une conférence.
Vous n’êtes pas obligé d’être d’accord avec Martin Sellner sur tous les points. Cependant, en tant que patriotes, nous avons le devoir de protéger la liberté d’expression contre tous les idéologues qui sapent notre système juridique et arrêtent des citoyens innocents pour « crimes de pensée ». Mis en ligne le 16 mars par la branche argovienne de la Jeune UDC (JUDC), ce post Instagram appelant à la « solidarité » avec les Viennois a suscité un malaise évident au sein du parti de la jeunesse, dont les représentants venus de toute la Suisse se réunissaient mercredi soir pour une séance sur le problème.

Champion de la « remigration », concept qui appelle à l’expulsion forcée de toute personne ne correspondant pas à certaines valeurs (d’extrême droite) – qu’elle soit étrangère ou titulaire d’un passeport national – Martin Sellner, connu également pour avoir collé des autocollants des croix nazies sur une synagogue autrichienne et une personnalité interdite d’entrée en Allemagne sont en effet plutôt controversées. Tout comme ceux qui l’ont invité en Argovie : Junge Tat (JT), un petit groupe germanophone prônant le nationalisme blanc, surveillé par la police fédérale (Fedpol) depuis plusieurs années. Si les JUDC sont connus pour aimer la provocation, un niveau déraisonnable a été atteint, estiment certains de leurs membres. Qui réclament une nette distance avec le groupe extrémiste.