Accès à François-de-Laval, une drôle de manifestation

Accès à François-de-Laval, une drôle de manifestation
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Nous avons dit : nous ne le ferons pas, trouvons des arguments.

Ce n’était pas la première fois que l’idée de supprimer cet accès était évoquée ; elle avait été soulevée à la fin des années 1980 après un accident mortel impliquant un autocar. Face à l’indignation populaire, les élus ont alors promis de s’attaquer au problème, mais rien n’a été fait. Même chose lorsqu’un conducteur a tué quatre membres d’une même famille en septembre 2021 en percutant leur voiture arrêtée à un feu tricolore en attendant qu’il passe au vert.

Face à l’ampleur du drame humain, l’idée de supprimer cet accès est revenue en force, et nous avons installé entre-temps un radar photo très lucratif, sachant qu’il n’aurait pas ralenti le conducteur ivre mort.

Ce radar photo est le plus rentable au Québec.

Mais bref, le ministère avait donc promis d’étudier la question de l’accès et il a rendu son verdict mercredi dernier en conférence de presse : l’accès sera préservé.

Le ministère des Transports s’est présenté avec des chiffres, des tableaux, un document Excel et une carte pour nous montrer que la décision n’a pas été prise à la légère, que nous avons des arguments concrets.

Au fond, ce que nous avons dit, c’est que la fermeture de cette sortie aurait des « impacts importants » sur le réseau municipal, qui ne serait pas « adapté » à cela.

Voyons.

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La sortie François-De Laval sur l’autoroute Dufferin-Montmorency, à Beauport (Patrice Laroche/Archives Le Soleil)

Dans un premier temps, nous avons calculé qu’il y aurait – logiquement – ​​une augmentation de la circulation à la prochaine sortie, au boulevard des Chutes, ainsi qu’à la sortie précédente, à l’avenue D’Estimauville. Pour accéder à cette rue, vous devez effectivement emprunter la sortie située à la rue Henri-Bourassa, après quoi vous suivez un chemin d’accès menant à D’Estimauville.

Et à partir de là, on peut tout aussi logiquement supposer que les automobilistes auraient l’intention de se rendre là où ils vont via l’accès à François-de-Laval, donc aux commerces environnants, à l’école du plus jeune ou chez un ami. On peut donc supposer qu’ils chercheraient le chemin le plus court pour arriver à destination.

C’est le timing parfait, mon petit dernier vient tout juste de fréquenter une école du coin et je prends cette fameuse – et pratique – sortie tous les matins. S’il n’y en avait pas, je devrais sortir à Henri-Bourassa, suivre l’autoroute Dufferin-Montmorency, tourner à gauche sur l’avenue D’Estimauville, puis prendre le boulevard Ste-Anne – la 138, parallèle à l’autoroute – sur un kilomètre. et demi pour arriver exactement au même point.

Un détour de quelques minutes seulement sur une route à quatre voies bordée de commerces et d’immeubles de bureaux.

Mais curieusement, le ministère des Transports imaginait que les automobilistes se disperseraient autour de l’avenue D’Estimauville et du boulevard des Chutes, que cela poserait un problème de sécurité dans les CHSLD et les écoles qui ne sont pas entièrement sur le chemin menant au secteur qui serait privé d’accès. . Pourquoi retourner au RPA Myriade à Sainte-Ignace-de-Loyola en route vers votre rendez-vous au CLSC Orléans ?

Ça n’a aucun sens.

Même chose pour l’école secondaire Sainte-Marie Académie, où l’on dit même craindre une augmentation de la circulation, même si elle se trouve sur une rue perpendiculaire, nulle dans le sens de circulation est-ouest.

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Plan du secteur de l’avenue François-de-Laval. (Ministère des transports)

Au total, les responsables ont identifié 51 entreprises et institutions qu’ils ont regroupées dans un fichier Excel, avec des noms en noir, d’autres en rouge, selon que l’impact de la fermeture était positif ou négatif. Et encore une fois, ce n’est pas clair. Si on peut imaginer que le Tim de François-de-Laval vendra moins d’emballages ouvriers, l’effet sur la carrière Unibéton est déroutant.

Les détails sont surprenants. Nous sommes préoccupés par l’impact sur l’Hôtel Normandin Québec, en rouge. Le seul hôtel Normandin au Québec est loin de là, sur Pierre-Bertrand.

L’église Saint-Ignace-de-Loyola est en noir, l’aréna Marcel-Bédard en rouge. Parmi les endroits, en noir, pour lesquels on anticipe un « impact potentiel sur sa circulation » il y a de tout : le centre auto Guillot, la pâtisserie Le Far, la mairie d’arrondissement de Beauport, le stationnement des voies piste cyclable côtière, la buanderie HMR. , pour en nommer quelques uns.

Nous n’avons même pas pris la peine de les identifier sur la carte, où nous avons mis une zone en rouge près de l’avenue François-de-Laval et quelques terrains, également en rouge, disséminés ici et là.

En fait, la démonstration du ministère des Transports n’aurait dû contenir qu’un seul argument, le seul qui soit valable. Il a été établi que cette intersection n’est pas sujette aux accidents.

« En gros, pour 2016-2022 : 20 accidents dans 6 ans au carrefour duquel 13 DMS (dommages matériels uniquement), 5 légers1 grave et 1 mortel (conducteur le délinquant avait les facultés affaiblies par l’alcool et la drogue et qui circulait à une vitesse très élevée (entre 130 et 146 km/h selon le rapport du coroner).

Néanmoins, si James Fletcher, Jackson Fortin, Emma Lemieux et Shellie Fletcher-Lemieux avaient quitté l’autoroute quelques kilomètres avant ou après, sans avoir à s’arrêter, leur voiture n’aurait pas été heurtée par Éric Légaré.

Le radar photo n’y aurait rien changé.

L’idée reviendra peut-être au groupe, au moment de planifier concrètement la quatrième phase de la promenade Samuel-de-Champlain, pour laquelle plusieurs, dont moi, rêvent d’un boulevard urbain. Ce projet récemment annoncé par le gouvernement a peut-être joué un rôle dans la décision de ne pas supprimer l’accès tant que nous n’aurons pas repensé le secteur.

Attention, il serait très simple de bloquer l’accès, en plaçant simplement des murs en béton pour fermer l’ouverture entre les voies.

L’objectif premier de cet exercice était de voir s’il était pertinent, d’un point de vue de la sécurité routière, de supprimer cet accès. Nous avons statué non, fin du débat. Inutile de noyer le poisson avec des arguments qui semblent tout droit sortis d’un chapeau et qui laissent une étrange impression, que nous avons travaillé à rebours, en partant de la conclusion.

Deux et deux, combien veux-tu que ça fasse ?

Pour répondre à cette chronique, écrivez-nous à [email protected]. Certaines réponses pourront être publiées dans notre rubrique Opinions.

 
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