Je fais récemment partie de la famille des orphelins de médecin et, vous me considérerez chanceux, il semble que je sois également inscrit au club restreint des patients cardiaques sans cardiologue.
Quelque 2,3 millions de Québécois sans médecin de famille ? Je ne savais pas que nous étions autant : je me sens moins seule !
D’innombrables personnes autour de moi m’ont fait part de leur angoisse d’attendre des mois ou des années. Habituée à mon médecin et à mon cardiologue, je ne savais plus ce que c’était que d’être sans médecin.
Puis ça m’est arrivé.
- Écoutez la rencontre entre Gilles Proulx et Richard Martineau via QUB :
Adieu, docteur !
Mon médecin généraliste a perdu patience parce que des patients ont porté plainte contre lui, m’a-t-il dit. Il leur a recommandé de retrouver un poids santé. (Avec moi aussi, sur ce point, il a toujours été strict. « Gilles, tu as cinq kilos de trop ! »)
Il m’a aussi raconté que le Collège des médecins du Québec l’avait grondé pour sa calligraphie (que les pharmaciens n’avaient jamais eu de difficulté à lire sur mes ordonnances). Dégoûté, le voilà à la retraite… et me voilà sur liste d’attente !
Cardiologue recherché
Ne t’inquiète pas pour mon cœur. Je n’ai subi qu’un quintuple pontage coronarien il y a presque vingt ans, mon cas n’est donc pas très grave…
- Écoutez la rencontre entre Gilles Proulx et Richard Martineau via QUB :
Me voilà sans nouvelles de mon cardiologue depuis le 8 mars. Sa clinique a fermé sans prévenir, j’ai cogné la vitre en me présentant à un rendez-vous de suivi. J’appelle et… aucun service au numéro que vous avez appelé.
À l’hôpital de Verdun auquel il est rattaché, deux préposés blasés aux regards vides et aux gestes lents, pour se débarrasser de moi, m’ont donné le numéro d’un CLSC où il ne travaille pas…
Si ça continue, je vais appeler en privé… soit un médecin, soit un détective qui pourra retrouver mon cardiologue !