Une chasse aux œufs pour célébrer la résurrection inattendue du Château de Vaux dans l’Aube

Une chasse aux œufs pour célébrer la résurrection inattendue du Château de Vaux dans l’Aube
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« Je m’étais engagé à sauver le château sur vingt, voire trente ans. » Édouard Guyot, 31 ans, peut être satisfait. Même s’il reste encore des pièces à restaurer à l’intérieur du château de Vaux, à une trentaine de minutes au sud-est de Troyes (Aube), le jeune investisseur n’a finalement mis que neuf ans pour réaliser les gros travaux. travaux, dont à peine quatre ans de construction proprement dite. Bénévoles, mécènes, acteurs du patrimoine et financiers publics réunis autour du propriétaire. La chasse aux œufs ouverte au public qui s’y déroulera pendant ces trois jours du week-end de Pâques le démontrera. Et ce n’est que le début.

Il faut dire qu’Édouard Guyot a quelqu’un sur qui s’appuyer : il appartient à une authentique famille de « sauveurs de château ». « Depuis les années 1970 et 1980, mes parents restauraient des châteaux en France », raconte le jeune homme. Il s’agit souvent de très grandes résidences complètement abandonnées, de projets un peu encombrés dans lesquels les collectivités ou les propriétaires privés n’arrivent plus à se débrouiller. Nous essayons modestement d’apporter de nouvelles idées en retroussant nos manches, avec des équipes de bénévoles qui nous aident. » On retrouve la touche Guyot dans l’Yonne, à Saint-Fargeau et Guédelon, en Dordogne, à Bridoire, Marzac et Tiregant, ou encore dans le Loiret, à La Ferté-Saint-Aubin et Saint-Brisson.

« Nous nous définissons vraiment comme des combattants du patrimoine. Nous nous battons pour essayer de faire connaître nos projets, pour sauver ces maisons que nous restaurons», résume Édouard Guyot, contaminé par la passion familiale. Pourtant, au départ, le jeune homme ne semblait pas destiné à suivre les traces de ses parents, oncles et frères et sœurs. « À 18 ans, j’ai créé une entreprise de vente d’objets de décoration et de mobilier de jardin, que j’ai ensuite revendue à un ami qui m’a fait découvrir le Château de Vaux. » Un destin croisé qui l’a amené à visiter le site en 2014, alors mis en vente par ses précédents propriétaires, à proximité de la commune de Fouchères.

Plus de 3 millions d’euros de travaux titanesques ont été réalisés jusqu’à fin 2023 sur les extérieurs et les structures du château de Vaux à Fouchères (Aube), sans altérer le charme des lieux. LP/Jonathan Sottas

A 21 ans, Édouard tombe amoureux de ce château, classé monument historique, conçu au XVIIIe siècle par l’architecte de Louis XV Germain Boffrand et construit par une famille troyenne qui s’est ruinée dans ce projet ambitieux : « C’était vraiment un lieu d’élégance et de bien vivre sous l’Ancien Régime ! » Saisi à la Révolution, le château est ensuite vendu en 1855 à Charlemagne-Émile de Maupas (1818-1888), préfet de police de Paris et instigateur du coup d’État de Napoléon III. « Un personnage central de l’Histoire de France », souligne Edouard Guyot. “Il a vécu ici, il a beaucoup travaillé et a installé sa famille pendant près de trois générations avant que la dernière branche ne l’abandonne complètement, juste avant la guerre, en 1934.”

« Un château de cartes sur le point de s’effondrer »

Près de 80 ans plus tard, en 2015, lors du rachat effectif financé à 100 % par un emprunt de 500 000 €, le jeune propriétaire ne peut que constater la vétusté des lieux. « 500 tuiles cassées, des fenêtres ouvertes, un bâtiment complètement abandonné et presque pire qu’en ruine, puisque tous les étages étaient soutenus par des structures en bois, étais qui maintenaient ce château de cartes au bord de l’effondrement. »

Après quelques premiers investissements, le gros des travaux a finalement débuté en 2019, grâce à l’aide d’un architecte du patrimoine et à l’obtention d’aides financières de l’État et de la Région. Plus de 3 millions d’euros de travaux titanesques ont été réalisés jusqu’à fin 2023 sur les extérieurs et les structures, sans altérer le charme des lieux : « Il a fallu sauver et stabiliser les niveaux qui « s’effondraient à l’intérieur, restaurer ensuite les plafonds et intérieurs, refaire une charpente entière et une nouvelle toiture, refaire les portes et fenêtres pour que le château soit hors d’air et hors d’eau », explique Édouard Guyot.

Le nouveau châtelain a été soutenu par ses proches pour autofinancer ce projet, à travers des activités liées à l’histoire des lieux. « Nous sommes bien conscients que ces châteaux ne sont pas des lieux idéaux pour sortir. Depuis 20 ans, notre famille propose des activités et des expériences autour de ces bâtiments qui constituent des décors naturels extraordinaires. » A Vaux, il existe un escape game renouvelé chaque année autour de la personnalité du célèbre préfet, une fête de Chasse et Nature qui attire 15 à 20 000 visiteurs l’été.

Après la chasse aux œufs ouverte aux petits et aux grands qui lance la saison au moment de Pâques, on attend la nouvelle manifestation « immersive » prévue pour le 80e anniversaire du Débarquement de Normandie les 29 et 30 juin. « Nous rendrons également hommage à la Libération. de l’Aube en 1944, avec un bal costumé le soir, en costumes d’époque, et un décor géant dans la cour et dans le parc du château », annonce Édouard Guyot.

Cette année, nous rénovons le Grand Salon !

Car si le gros œuvre est terminé, la restauration du château se poursuivra à l’intérieur, afin de consolider l’intérêt économique du site : tourisme, séminaires, fêtes et mariages ne pourront qu’augmenter le nombre de visiteurs installés. à 25 000 aujourd’hui. « Nous restaurons actuellement tous les intérieurs, à raison d’une pièce par an, au rez-de-chaussée et au premier étage », explique Édouard Guyot. Cette année, c’est le grand salon, la pièce la plus importante et la plus belle de toute la propriété. Nous avons acheté de magnifiques meubles, nous avons remis en place un gigantesque lustre acheté dans un autre château, nous avons refait toutes les décorations murales, le parquet, les plafonds, les dorures, la cheminée. C’est de A à Z ! » Édouard Guyot espère faire du Château de Vaux la nouvelle merveille de l’Aube. Ça promet.

 
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