Deux affiches électorales du DéFI et du MR suscitent des interrogations à Bruxelles : sont-elles communautaires ?

Deux affiches électorales du DéFI et du MR suscitent des interrogations à Bruxelles : sont-elles communautaires ?
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Deux partis, pour un même slogan : “Pour changer”. Ces derniers jours, deux affiches de DéFi et MR ont séduit les Bruxellois. D’un côté, le Dr Zahoor Ellahi Manzoor, 33ème candidat sur la liste DéFi de la Région de Bruxelles-Capitale. De l’autre, Rana Arbab, 46ème sur la liste de la Région de Bruxelles-Capitale pour le MR.

Les deux hommes ont décidé de mettre en avant six langues sur leur affiche, avec deux des trois langues nationales (sans l’allemand), l’anglais, le turc, l’ourdou (la langue parlée au Pakistan) et l’arabe.

De quoi poser la question du ciblage communautaire sur une affiche électorale. Premier élément important, il n’y a rien d’illégal dans cette démarche. “C’est le cas dans certains pays, mais pas en Belgique et encore moins à Bruxelles», commence Vincent Laborterie, professeur et chercheur à l’UCL. « Il arrive souvent que nous ayons des affiches en plusieurs langues. Pas nécessairement celui-là, d’ailleurs. L’anglais n’est pas une langue nationale, au même titre que l’arabe ou les autres langues citées.”

Pour autant, peut-on parler de communautarisme dans le cas qui nous occupe ? « Cela dépend de la définition qu’on donne du communautarisme. Premièrement, il ne s’agit pas de s’adresser à une seule communauté puisqu’il y a quatre langues différentes sur l’affiche. Le communautarisme concerne un message politique adapté aux intérêts de cette communauté sans souci de l’intérêt général. Ce n’est pas le cas ici.”

Vincent Laborterie est donc catégorique : “Non, ce n’est pas du communautarisme”il dit. « Ce qu’il faut garder à l’esprit, c’est que des tracts sont distribués à Bruxelles depuis des années dans différentes langues. C’est la réalité à Bruxelles. Comment est-ce meilleur ou pire ? c’est bien d’avoir ça sur une affiche ? D’autant que le message ne s’adresse pas à une seule communauté.

Reste évidemment à savoir si ces différents messages sont adaptés aux différentes lignes des partis concernés. Contacté, le porte-parole de DéFi a assuré qu’il n’y avait aucun problème avec ce tract. « Il a posé la question au préalable et nous avons accepté cette demande. Il n’y a aucun message communautaire à travers cette affiche”assure Michaël Carletta.

Du côté du MR, on assure que le candidat a été « rappelé à l’ordre ». « Aucune communication en dehors des langues nationales ne serait acceptée »a précisé Yassine Rafik, le porte-parole du MR.

Si le communautarisme est perçu comme le mal absolu chez les libéraux, Vincent Laborderie persiste et signe : “Ce n’est pas bien grave de mettre un message en plusieurs langues sur une affiche électorale.”

 
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