Seuls neuf des 25 ascenseurs publics parisiens sont en état de marche. Une situation qui complique le quotidien des personnes handicapées et qui inquiète à quatre mois des JO.
La grosse panne. Près des deux tiers des ascenseurs publics de la capitale sont à l’arrêt. 16 d’entre eux (sur 25) ne sont pas en état de marche, comme celui situé rue du Chevaleret, à proximité de la Bibliothèque nationale François Mitterrand (13e arrondissement).
Pour accéder à la rue Jeanne Chauvin, qui se trouve quelques mètres plus haut, une seule solution est possible : commencer à monter un long escalier. L’ascenseur reliant les deux axes est dans un état de délabrement avancé, avec notamment des impacts sur la vitre, de multiples fissures, tags, etc.
Pour les plus jeunes et les personnes valides, un petit effort s’impose donc. Mais se déplacer d’une rue à l’autre est bien plus complexe pour les personnes handicapées ou les parents munis d’une poussette.
Cinq ascenseurs réparés d’ici avril.
Émilien, un adolescent habitant le 13e arrondissement, se déplace actuellement avec des béquilles. Un désagrément passager, mais qui lui fait prendre conscience de la difficulté pour de nombreuses personnes. «Je m’en sors, dirons-nous. Mais pour les personnes qui sont en fauteuil roulant toute leur vie, cela peut être problématique », déplore-t-il.
« Nous montons les escaliers. Mais bon, les escaliers, c’est du sport, n’est-ce pas ! » poursuit sa mère Clémence.
La mairie de Paris assure que d’ici fin avril, cinq ascenseurs seront réparés. Onze d’entre eux nécessiteront donc encore de grosses réparations, une situation qui suscite l’agacement des élus, en bras de fer avec la société de gestion des ascenseurs.
Une situation « inacceptable » pour la mairie
« Il y a deux raisons qui sont évoquées : une question de stocks et une question de technicité et de ressources humaines », explique Lamia El Araaje, députée PS chargée de la mobilité universelle. « En tant que communauté, nous ne pouvons pas entendre ces arguments », ajoute l’élu.
« Les stocks sont anticipés. On entend parler de difficulté de recrutement et de difficulté de formation mais pour l’instant nous le vivons, les utilisateurs le vivent au quotidien. Chaque fois qu’un ascenseur tombe en panne, ce sont des personnes, des êtres humains qui ne peuvent pas se déplacer et être autonomes. Pour nous, c’est inacceptable », déplore Lamia El Araaje.
Alors que des centaines de milliers de personnes, dont certaines handicapées, sont attendues aux JO dans quatre mois, la mairie de Paris déplore une situation qui n’a pas évolué depuis six mois. OTIS, l’un des deux opérateurs en charge de la gestion des ascenseurs, assure que ses équipes travaillent actuellement pour que l’ensemble de leurs équipements soient opérationnels pour les Jeux.
Colline Chambolle avec Mathias Fleury
