»Saviez-vous qu’une perceuse est utilisée en moyenne tout au long de sa vie, entre 10 et 15 minutes ? Afin d’augmenter ce taux d’utilisation tout en réduisant notre empreinte environnementale, privilégions la mutualisation à l’achat !, a déclaré Pierre Wacquier, président de l’intercommunale, ce mercredi à l’occasion d’une inauguration très particulière, celle du premier distributeur d’objets partagés en Belgique. Celui-ci, installé à Luchet d’Antoing, dispose de la technologie et du service apporté par la société lyonnaise « Des Biens en Commun ». “Ainsi, au lieu d’acheter une perceuse que vous n’utiliserez que quelques minutes, vous pouvez accéder à une perceuse partagée quand vous en avez besoin, ce qui contribue à maximiser son utilisation et à réduire les déchets.», a poursuivi le président d’Ipalle.
Mathilde Stipanov, responsable de l’équipe Zéro Déchet, à l’origine du projet à Ipalle, a présenté le nouvel outil : «nous proposons aujourd’hui le contraire du jetable et de l’obsolescence programmée : nous nous mutualisons pour aller au bout de la vie de l’objet.« Outre les avantages économiques et le gain de place chez soi, Mathilde a rappelé qu’en réduisant le nombre de personnes équipées d’appareils, on réduit le nombre d’objets mis sur le marché et donc on utilise moins de ressources naturelles en amont, et, évidemment, on limite le nombre de déchets en aval.
Le distributeur est disposé sous forme de casiers connectés stockés dans un conteneur aux couleurs d’Ipalle. La réservation du matériel, qui donnera accès au code d’ouverture du casier, s’effectue en ligne sur le site www.partagelaboite.be où vous pourrez retrouver les différentes catégories. Actuellement, quatorze articles sont proposés à la location à Tournai : un aspirateur, un détachant textile, un kit de réparation vélo, un service à fondue, un petit barbecue de table, un fer à repasser, un kit de fitness, un gaufrier, un kit de jeux pour enfants. et une pour les ados, une crêpe party, une plancha et une boîte à outils avec tournevis/perceuse. “C’est évolutif. Nous disposons de 18 casiers au total, nous pourrons ajouter du matériel auquel nous n’avons pas encore pensé ou le remplacer selon les saisons», explique Mathilde.
Le Luchet d’Antoing est un lieu idéal et stratégique, selon Ipalle, pour lancer ce concept de distributeur d’objets partagés : «A Luchet on retrouve des habitats verticaux et des logements sociaux, ce qui signifie des espaces réduits, donc moins de stockage et donc moins de matériel possible à acheter soi-même. Nous sommes également dans le périmètre de l’université d’architecture donc il y a de nombreuses villes à proximité. Il est bien connu que les étudiants n’ont pas spécialement la possibilité, ni l’envie, ni le besoin d’acheter des appareils, d’autant plus qu’ils se déplacent fréquemment.»
La location dure au minimum quatre heures pour le prix de 2 euros et au maximum une semaine. Les consignes sont ouvertes aux mêmes horaires que le PAV : de 6h à 22h
Un concept lyonnais basé sur la confiance
Il y a quatre ans, la société lyonnaise « Les Bien en Commun » était en pleine croissance. Yann Lemoine, son fondateur et président, avait pour objectif de changer les habitudes des citoyens vers des modes de vie plus écoresponsables en favorisant le réemploi. Depuis, une vingtaine de distributeurs d’objets partagés ont vu le jour. Outre celui de Tournai, on les retrouve en Ile de France, à Grenoble, Strasbourg et Lyon.
L’intercommunale Ipalle est rapidement séduite par le concept de Yann Lemoine et contacte l’entreprise une première fois en 2021, mais « Les Biens en Commun » n’en est qu’à ses balbutiements. En 2023, les premières étapes d’une collaboration entre Ipalle et l’entreprise débutent pour la mise en place de ce premier distributeur d’objets partagés en Belgique.
Cette installation dans un quartier social comme Luchet d’Antoing est une première pour Biens en Commun, qui n’installait jusqu’ici ses casiers connectés que dans les résidences étudiantes ou les magasins aux horaires d’ouverture limités. “Ce sont aussi les premiers casiers gérés par une autre structure que la nôtre, un système que nous aimerions développer à terme.», souligne Yann Lemoine.
L’entreprise dispose d’un catalogue d’objets de ses différentes marques partenaires comme Seb et Décathlon. Bien que les produits loués soient de grandes marques et facilement accessibles sans caution ni informations d’identité, Yann Lemoine l’assure : «nous n’avons jamais subi de dégâts ni de vol. C’est peut-être naïf, mais je pense que lorsque nous montrons que nous faisons confiance, nous rendons la pareille. De plus, pour changer les habitudes de consommation des gens, cela doit être facile, c’est pourquoi, tant que nous n’en avons pas l’utilité, nous ne demandons pas d’informations comme la carte d’identité.»
