l’origine des totems violets

l’origine des totems violets
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Publié le 27 mars 2024 par Le Réveil du Vivarais

Depuis 2023, un projet de féminisation des noms d’avenues, de rues et de places de la ville est en cours. Il a vocation à être renouvelé chaque année, pour tendre vers la parité.

Connaissiez-vous l’incroyable histoire de Camille Claudel et George Sand avant l’arrivée des totems violets ? Dans une volonté de féminiser les noms de rues et d’avenues, trois élus de la mairie ont lancé le projet Place aux femmes, un jeu de mots pour leur redonner leur place sur la place publique. Gracinda Hernández, Juanita Gardier et Laura Martins Peixoto ont demandé au service de communication de le mettre en images.

Une charte visuelle

C’est ainsi que Mathilde Charrier, graphiste au sein du service depuis deux ans, a contribué à ce travail visible auprès de la population annonaise.

Elle explique les premières démarches : « Il a fallu trouver une charte visuelle. Le violet est la couleur du féminisme et revient beaucoup pour illustrer des associations féministes par exemple. Nous nous sommes donc mis d’accord très rapidement et les élus l’ont validé. »

La couleur violette des panneaux, appelés totems, permet de les identifier et de savoir rapidement à quoi ils font référence. Ou plutôt à qui ! Sur chaque totem est représentée une femme célèbre qui a marqué l’histoire locale ou nationale… mais qui est restée invisible et parfois complètement oubliée de la mémoire collective.

Mathilde Charrier poursuit : « Ensuite, il a fallu trouver comment représenter les visages. En mettant simplement leur photo, il n’y avait pas de charte et dans le service, on aime pouvoir innover. De plus, il fallait qu’il soit percutant et visible. C’est pourquoi nous avons suggéré de les dessiner. Nous avons donc recherché les photos les plus connues de ces femmes, afin que le dessin soit facilement reconnaissable. »

Les trois femmes dont le nom avait été donné à une rue avant 2023, Andrée Roux, Olympe de Gouges et Élise Avenas, ont également eu droit à leur totem.

Le processus créatif

La première année a donc été la plus longue du processus créatif. Pour honorer l’une d’entre elles, le travail a été dur : « C’était très compliqué de réaliser le portrait d’Andrée Roux », se souvient Mathilde Charrier.

Nous n’avons pas pu trouver beaucoup de photos d’elle. Il n’y en avait qu’un et c’était une photo de groupe, sur laquelle on ne voyait pas ses yeux. C’est celui que j’ai dessiné en dernier, sourit-elle. Il a fallu un bon mois de recherche pour trouver une photo de chacun. »

A cette époque, le service communication bénéficiait de l’aide d’une stagiaire : « C’était son projet de stage et elle était super investie car le sujet lui tenait à cœur. Elle a grandement contribué à la rédaction de biographies. »

En effet, une partie du service de communication était chargée de retrouver et de vérifier les informations biographiques issues des archives de la Ville, puis de rédiger les récits de ces femmes pour accompagner les illustrations.

En tant que graphiste, Mathilde Charrier a redessiné les visages sur logiciel, à partir des photos : « La base des visages a été créée ligne par ligne. Certaines photos étaient en noir et blanc, nous avons donc regardé des vidéos de leurs discours par exemple, pour reproduire leurs expressions faciales. Il a également fallu jouer avec les ombres et les couleurs et adapter le dessin à la photo. On a fait le test de montrer aux élus uniquement les dessins, sans noms ni photos, pour voir si les femmes étaient reconnaissables, et ça a fonctionné, se réjouit l’agent municipal. Il n’y a eu que deux allers-retours entre le service et la mairie et les élus, pour la relecture et la validation finale. »

Le travail du graphiste s’est étendu à la mise en page. « Lorsque nous avons reçu les totems, nous étions super heureux et satisfaits. C’est un projet intéressant qui est aussi visible dans la ville et qui représente notre travail, se félicite Mathilde Charrier. Ils sont tous impressionnants, mais Lucie Aubrac m’a particulièrement frappé. »

Cette année, un totem a été réalisé pour faire connaître cinq femmes dont les noms représentent une rue d’Annonay : Lucie Aubrac, Camille Claudel, George Sand et Rosa Parks depuis le 8 mars, et Andrée Roux avant 2023.

Féminisation : 4 nouvelles rues nommées

Il a été placé sur la rue Rosa Parks, près des arrêts de bus scolaires. « Nous avons trouvé intéressant de l’avoir à côté de l’école secondaire Marc Seguin pour son côté pédagogique et informatif. De plus, c’est une rue passante et très fréquentée», explique le service communication.

Bien entendu, ces panneaux violets nous permettent de « proposer un parcours ludique aux touristes ». Ces totems étaient disponibles sous forme de cartes postales, en libre service à l’Office de Tourisme : « Esthétiquement, ils nous plaisent et le format est pratique. On peut ensuite les collectionner d’année en année et c’est sympa de les offrir en cadeau », souligne Mathilde Charrier.

« Beaucoup de femmes ont fait beaucoup de choses, et pas seulement pour les droits des femmes. La dénomination des rues est amenée à évoluer et nous pouvons être fiers de vivre dans une ville qui rend les femmes visibles. Pour les jeunes, ce sera normal de voir leurs noms», conclut le service municipal.

Stella Brunet

Lire aussi : Ardèche – Annonay : avec le mariage, re-féminiser la langue française

 
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