Le conseiller municipal Jean-Claude Votta en conflit avec le syndic Eric Chassot

Le conseiller municipal Jean-Claude Votta en conflit avec le syndic Eric Chassot
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Des écrits de l’élu Jean-Claude Votta, diffusés sur les réseaux sociaux, sont à l’origine de la brouille avec le syndic Eric Chassot. Le conseiller municipal Votta est depuis en arrêt maladie.

Le conseil municipal d’Estavayer compte huit membres, car Jean-Claude Votta est en arrêt maladie. © DR-archives

Le conseil municipal d’Estavayer compte huit membres, car Jean-Claude Votta est en arrêt maladie. © DR-archives

Publié le 26/03/2024

L’ambiance est tendue entre le centriste Eric Chassot, syndic d’Estavayer, et le conseiller municipal Jean-Claude Votta chargé de la santé et des affaires sociales. L’élu UDC, qui siège au sein de l’Exécutif staviacois depuis la création de la commune en 2017, est en arrêt maladie depuis le 7 février suite à une dispute avec le syndic, a-t-on appris. Liberté. Les deux hommes ont été reçus par la préfecture de la Broye, confirme le magistrat Nicolas Kilchoer. Ce dernier ajoute qu’Eric Chassot, en tant que syndic, a utilisé les pouvoirs que lui confère la loi sur les communes du canton de Fribourg en cas d’irrégularités.

« J’ai ordonné une enquête préliminaire, qui précède l’enquête administrative, sur le fonctionnement du conseil municipal d’Estavayer afin de faire un point sur la situation de manière neutre. Je fais partie de cette enquête au même titre que mes collègues du Conseil. La liaison de M. Votta a été le déclencheur. C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Si cette affaire avait été un événement isolé, il n’y aurait pas eu d’enquête », informe le syndic sans en dire davantage en raison de la procédure en cours.

Différentes versions

L’affaire évoquée remonte au 2 février dernier, lorsque les clés de la ville ont été remises par les autorités municipales aux organisateurs du carnaval d’Estavayer-le-Lac. Les versions de ce qui s’est passé diffèrent selon les parties impliquées. « J’étais avec cinq collègues du conseil municipal. Lorsque le syndic est arrivé, il a fait une énorme scène en me criant et en m’insultant. C’était inapproprié. Il a appris sur les réseaux sociaux que j’avais répondu par WhatsApp à une dame qui avait demandé à l’exécutif des bus urbains gratuits pour les seniors, en lui disant que je me battrais pour ce service gratuit. Alors que le Conseil municipal avait informé cette citoyenne qu’il statuerait sur sa demande à l’occasion», résume Jean-Claude Votta.

« J’ai 66 ans et je n’ai jamais rien vécu de pareil. J’ai été profondément touché »
Jean-Claude Votta

L’élu assure que ce n’est pas la première fois qu’Eric Chassot s’emporte contre lui. « Mais cette fois, c’était au-delà de tout ce que j’aurais pu imaginer. J’ai 66 ans et je n’ai jamais rien vécu de pareil. J’ai été profondément touché. J’ai demandé des explications à M. Chassot, mais il m’a ordonné de partir, ce que j’ai fait. Mais je ne peux pas laisser tomber ça, j’ai déposé une plainte contre le syndic auprès des autorités pénales.» Il ajoute qu’Eric Chassot l’a « suspendu » de ses fonctions de conseiller municipal pendant quatre jours avant de le réintégrer au sein de l’exécutif.

Depuis cet événement, Jean-Claude Votta ne siège plus au Conseil municipal. « Depuis ce gros choc, j’ai des problèmes cardiaques, raconte-t-il. Selon lui, l’ambiance au sein de l’exécutif s’est dégradée au fil des années. L’agraire, qui est le seul représentant de son parti parmi neuf élus, estime que le conseil municipal staviacois n’est pas solidaire.

« Forte réprimande »

Quant à ses confrères contactés et présents le 2 février, rien n’est dit. La communication officielle d’Estavayer se fait via le syndic, qui déclare : « Le terme clash fait partie de la lecture des faits par M. Votta. Pour ma part, je parlerai d’une forte réprimande à propos d’une lettre signée par M. Votta et postée par une dame sur les réseaux sociaux, que j’ai vue sur internet. Je n’en dirai pas plus sur le contenu de ces écrits en raison de l’enquête préliminaire. Mais M. Votta a confirmé qu’il en était l’auteur et a minimisé ses commentaires.

Eric Chassot ne considère pas avoir suspendu son collègue. Il parle d’être mis à l’écart : « J’ai dit à M. Votta vendredi 2 février au soir qu’il ne devait plus s’occuper des affaires communales. J’ai dû prendre du recul pour savoir si la gravité de l’affaire méritait ou non une suspension. Je l’ai entendu lundi soir, mardi je me suis rendu à la préfecture pour demander conseil et comment agir. J’ai pris mes responsabilités de syndic en demandant une enquête préliminaire et j’ai informé M. Votta qu’il pouvait reprendre ses affaires municipales normalement.

Le syndic ne souhaite pas réagir aux critiques formulées par Jean-Claude Votta. Il note que toutes les personnes présentes à la séance du Conseil Municipal sont soumises au secret d’État et que les informations entourant cette affaire ont été précisées comme confidentielles. « Il est intéressant de constater que ce sujet se retrouve dans la presse », constate-t-il. Il termine en annonçant qu’une communication est prévue lors de la séance du Conseil général, prévue le mercredi 27 mars.

 
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