Les députés rendent hommage à Yves Michaud en omettant de lui présenter des excuses posthumes

Les députés rendent hommage à Yves Michaud en omettant de lui présenter des excuses posthumes
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François Legault étant toujours opposé à ce que l’Assemblée nationale présente des excuses à Yves Michaud, les quatre partis représentés au Parlement ont convenu de rendre au moins hommage à l’ancien député, diplomate, journaliste et militant décédé la semaine dernière à l’âge de 94 ans.

Une motion présentée par le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon a été adoptée à l’unanimité, mardi après-midi. Une minute de silence a également été observée en sa mémoire.

À l’origine, le Parti québécois (PQ) voulait demander à l’Assemblée de s’excuser pour la motion de censure adoptée contre Yves Michaud en décembre 2000 en raison de propos interprétés comme antisémites.

LE PQ avait toutefois précisé qu’une telle démarche devrait invariablement recevoir l’approbation de la famille du défunt. Toutefois, cette dernière a informé Radio-Canada vendredi qu’en raison de la position de François Legault, elle ne souhaitait pas revivre lehumiliation d’un autre échec.

D’autres motions suggérant que l’Assemblée nationale présente des excuses à Yves Michaud ont été présentées dans le passé. Cependant, aucun d’entre eux n’a jamais été accepté.

Le député péquiste Pascal Bérubé a expliqué mardi matin que la famille d’Yves Michaud avait exprimé sa préférence pour une motion d’hommage qui serait adoptée à l’unanimité plutôt qu’une motion d’excuses qui, selon toute vraisemblance, aurait été bloquée par la Coalition Avenir Québec.

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

Près d’un quart de siècle après les événements, la classe politique reste divisée sur la manière dont les propos d’Yves Michaud auraient dû être interprétés.

De nombreux élus ont depuis fait amende honorable, mais pas François Legault, qui siégeait à l’époque comme député dans le gouvernement péquiste de Lucien Bouchard. «Je vis bien mon vote», a-t-il réitéré, le jour où le décès d’Yves Michaud a été annoncé la semaine dernière.

Le seul autre parlementaire actuel ayant siégé à l’Assemblée nationale en décembre 2000, Jean-François Simard, a rappelé mardi en point de presse qu’il avait présenté ses excuses à la principale personne concernée en 2011. Le député caquiste de Montmorency a souligné “le temps des couleurs”. de PQ.

Interrogé sur l’absence de remords de son patron, M. Simard a déclaré qu’il s’agissait selon lui d’une question deun choix personnelinsistant sur le fait queil… non [fallait] ne faire aucune tentative d’intention à ceux qui, contrairement à lui, ont toujours refusé de s’excuser.

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Le député Jean-François Simard a assuré mardi que les excuses qu’il avait présentées en 2011 par Yves Michaud avaient été acceptées par le principal concerné. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

Celui qu’on surnommait le « Rouge-gorge des banques » en raison de son combat pour la défense des petits actionnaires est décédé paisiblement à la résidence Notre-Dame-de-la-Paix, dans l’arrondissement de Verdun, à Montréal.

Pendant près de 25 ans, il a souffert des séquelles de ce qu’il appelle mouvement méchantindigné d’avoir été traité de la sorte par l’Assemblée nationale et de n’avoir jamais pu s’expliquer devant elle.

Ses funérailles auront lieu à l’église Saint-Joseph-de-Mont-Royal le 4 avril à 11h

La motion adoptée mardi :

Que l’Assemblée nationale rende hommage à M. Yves Michaud, député de Gouin de 1966 à 1970, haut-commissaire à la coopération au ministère des Affaires intergouvernementales de 1970 à 1973, délégué du Québec auprès des organisations internationales en 1977, puis conseiller du premier Ministre des Affaires internationales en 1978 et 1979, délégué général du Québec à Paris de 1979 à 1984 et récipiendaire de la Médaille de l’Assemblée nationale, pour son engagement indéfectible envers la nation québécoise, la langue française et l’indépendance politique du Québec ;

Qu’il souligne sa contribution au développement du journalisme québécois, notamment au Clairon Maskoutain, où il a été rédacteur en chef de 1954 à 1960, directeur de janvier 1960 à janvier 1961 et directeur général de janvier 1961 à mai 1966, à la au journal La Patrie dont il fut rédacteur en chef et directeur général de 1962 à 1966 et au journal Le Jour dont il fut également directeur de 1973 à 1976;

Qu’elle rappelle qu’il a été récipiendaire de plusieurs prix d’excellence en journalisme, notamment ceux du meilleur reportage en 1957, du meilleur hebdomadaire de langue française en 1958 et du meilleur éditorial de l’année en 1963 et 1964;

Qu’elle salue son importante contribution à la défense des petits épargnants et des actionnaires par la fondation et la présidence de l’Association pour la protection des épargnants et des investisseurs du Québec, maintenant connue sous le nom de Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires;

Que les membres de cette Assemblée observent une minute de silence en sa mémoire. »

 
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