Dans la nuit de lundi à mardi, les messageries des espaces numériques de travail de ces établissements ont été piratées et des menaces d’attaque ont été relayées. Une trentaine de lycées de l’académie de Nice sont concernés.
Le Figaro Nice et Marseille
Climat anxieux autour de dizaines de lycées de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Dans la nuit de lundi à mardi, de nombreux étudiants et leurs parents ont reçu des menaces écrites d’attaques sur leur espace numérique de travail (ENT), via le logiciel Atrium. Des bombes posées dans divers bâtiments et des décapitations ont été évoquées. 130 établissements scolaires des Hauts-de-France, de l’Île-de-France et du Grand Est avaient déjà été impactés par ce type de piratage ces derniers jours et alors que Vigipirate a été relevé à son niveau maximum au niveau « attaque d’urgence », dimanche.
Au total, près d’une cinquantaine de lycées du sud de la France ont été touchés, donnant parfois lieu à des évacuations. Une trentaine d’établissements de l’académie de Nice, qui regroupe les départements des Alpes-Maritimes et une partie du Var, ont été touchés. C’est le cas par exemple du lycée Masséna, au cœur de la capitale azuréenne, ou du lycée Renoir, à Cagnes-sur-Mer. Dans l’académie d’Aix-Marseille (Bouches-du-Rhône et Vaucluse), une quinzaine d’établissements sont également impactés. Les lycées Saint-Exupéry et Montgrand de Marseille ont été temporairement fermés, tout comme le lycée Joliot-Curie d’Aubagne.
La rectrice de Nice, Natacha Chicot, a expliqué qu’un « protocole préventif », déjà expérimenté, a été communiqué à tous les administrateurs dès réception des alertes. Des enquêtes ont été menées par la police auprès de tous les groupes scolaires menacés. « La présence des policiers et gendarmes est également renforcée autour des établissements dans une logique de vigilance accrue »ont indiqué les services préfectoraux des Alpes-Maritimes, qui ont ajouté “surveiller la situation de près”. Réaction similaire de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône, qui annonce des patrouilles supplémentaires et dit prendre en compte ces menaces “sérieux”.
L’accès aux ORL suspendu
Certains cours ont été reportés le temps que tous les contrôles de sécurité soient effectués. “Aucun lycée n’ouvrira tant que les doutes ne seront pas levés”, a assuré la région Paca. Si la situation revient progressivement à l’ordre, la communauté et les rectorats ont décidé de suspendre l’accès aux espaces numériques de travail “comme précaution” Et “pour empêcher toute diffusion de messages menaçants”.
« Nous ne tolérerons aucune alerte abusive et malveillante en exigeant des sanctions exemplaires », s’est agacé Renaud Muselier, le président de la région, dans un communiqué. La région a également déposé plainte pour « alerte abusive à la bombe », « apologie du terrorisme » et « menace de mort ». D’autres plaintes ont été déposées directement par les chefs d’établissements mais aussi les rectorats pour ouvrir les premières enquêtes.
Sanctions pour ces actes “peut être très lourd”, avait prévenu la ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, après les premiers cas. Après des alertes à la bombe successives en octobre, des peines de prison ont été prononcées contre les auteurs de ces attentats.