Emmanuel Macron en Guyane : un territoire engagé dans une « course contre la montre » pour son développement, prévient un rapport parlementaire

Emmanuel Macron en Guyane : un territoire engagé dans une « course contre la montre » pour son développement, prévient un rapport parlementaire
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Si nous ne sommes pas fermes, nous n’aurons que des miettes…« Cette phrase a été prononcée par le Le député guyanais Jean-Victor Castor (Gauche Démocratique et Républicaine) lors d’une conférence de presse organisée récemment, le 11 mars, à l’Assemblée Nationale. Une phrase prononcée alors que le Président de la République, Emmanuel Macronvisite cette communauté d’outre-mer située au nord-est de l’Amérique du Sud ce lundi 25 mars.Les grands enjeux guyanais sont connus», a expliqué Jean-Victor Castor lors de cette conférence de presse. Sur place, le chef de l’Etat est particulièrement attendu sur la question de atterrirL’agriculturepêchesécuritéL’orpaillage et leévolution institutionnelle.

L’élu, qui revendique un «stratégie de harcèlement“de l’exécutif, attend des réponses concrètes à”plusieurs arrestations» formulée depuis son élection à l’Assemblée nationale, en juin 2022. Jean-Victor Castor est notamment à l’origine d’une mission d’information sur «aménagement et développement durables de l’utilisation des terres en Guyane“, dont le rapport a été adopté à à l’unanimité par la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire novembre dernier.

« Prendre du retard pour rattraper son retard »

LLa Guyane est engagée dans une course contre la montre« . Signe d’urgence, l’expression est présente, tant dans le rapport de la mission d’information, que dans la préface du président de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, Jean-Marc Zulesi (Renaissance), qui souligne que la Guyane est aujourd’hui sous-développé. Outre Jean-Victor Castor et Jean-Marc Zulesi, deux autres députés ont participé aux travaux de cette mission d’information et à la rédaction du rapport qui en a résulté : Clémence Guette (La France insoumise) et Gérard Leseul (Socialistes).

Avec une superficie équivalente à celle du Portugal ou de l’Autriche, la Guyane est un territoire riche en ressources naturellesqui connaît une très forte croissance démographique, et dont la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Dans leur rapport, les quatre députés appellent l’Etat et la collectivité locale à «développer” Et “réunifier un territoire à la fois enclavé et spatialement fracturé», notamment à travers des investissements dans le réseau routier et dans l’énergie. Selon Jean-Victor Castor (RDA), le rapport présenté en novembre dernier visait à attraper et pour permettre prendre des décisions maintenant pour anticiper la croissance démographique ce qui, indique le rapport, est six fois plus important qu’en France métropolitaine.

Une mise en page anarchique

Particulièrement nourri par un voyage que les députés de la mission d’information ont effectué en Guyane en septembre dernier, le rapport dresse donc le constat d’un « territoire à développer » et met l’accent sur le rôle de l’État, tant en termes de foncier et de développement, qu’en termes de logement et d’éducation. Le manque d’infrastructures ne permet pas de répondre aux besoins vitaux de la populationalors que la communauté d’outre-mer est prise entre la difficulté de rendre disponible des terres pour le développement territorial – l’état étant le principal propriétaire foncier – et une croissance démographique significative, conduisant à une développement anarchique.

toutes les politiques publiques menées en Guyane sont désastreuses. Jean-Victor Castor (RDA)

Sur la base de cette situation, le rapport définit cinq priorités sur lequel “concentrer les fonds publics pour avoir un maximum de conséquences positives sur la vie sociale” :

  • Restaurer le sécurité», notamment face à «fléau« l’orpaillage illégal, cinq fois plus important que l’orpaillage légal (1,5 tonne/an) ;
  • Mettre fin à la fracture spatiale grâce aux infrastructures transport Et
    deénergie
    “par la création de”de nouvelles liaisons routières« et le développement des énergies renouvelables ;
  • Développer leagriculture pour une meilleure autonomie territoriale« en soutenant autant »secteurs à fort potentiel sur le marché local» (élevage porcin, agroforesterie) que «cultures à haute valeur ajoutée», comme la vanille ;
  • Poursuivre les efforts en matière deéducation», tant en termes de recrutement que d’équipement, alors qu’une commune comme Saint-Laurent-du-Maroni construit une nouvelle école tous les douze mois ;
  • Agir pour le bien-être de la population, en concentrant les efforts sur
    hébergement et le santé
    », notamment en termes de construction de nouveaux logements et d’assainissement.

Des priorités qui s’inscrivent dans un contexte de «difficultés budgétaires« et une situation le rendant nécessaire »adapter les normes nationales aux réalités guyanaises“, pour “permettre une action politique et administrative plus efficace« .

Fumeur“du gouvernement et”singularité“de Guyane

Au-delà de ces cinq priorités, la question deavenir institutionnel de Guyane reste un enjeu important pour certains acteurs étrangers, dont Jean-Victor Castor : mardi 5 février lors de Questions au gouvernementcritiquer un https://twitter.com/LCP/status/1754875396670054468 de la part de l’exécutif, il a demandé un «développement statutaire» de Guyane, le « statu quo [n’étant] pas durable« . Le Ministre de l’Intérieur et de l’Outre-mer, Gérald Darmanin, indiqué en retour, la nécessité de https://twitter.com/LCP/status/1754875685049434336 avant tout développement institutionnel.

En attendant une éventuelle consultation populaire, un projet de loi spécifique à la Guyane pourrait-il permettre de répondre aux recommandations du rapport ? Si ce dernier évoque la possibilité d’un «loi de programmation pour la Guyane“, ce n’est pas considéré comme central, et c’est seulement recommandé”à inscrire à l’ordre du jour» un tel texte. Le rapport est en revanche beaucoup plus explicite sur la nécessité de «législation expérimentale ou dérogatoire au droit national, au minimum dans six domaines :agriculture et pêche; chasse ; énergie ; déchets ; hébergement ; navigabilité des rivières« .

La politique d’aménagement du territoire en Guyane ne peut ressembler à
aucun de ceux qui travaillent en France. Extrait du rapport

Interrogé par LCP, Jean-Victor Castor estime que le développement de la Guyane ne viendra pas tant d’un texte législatif que d’un révision constitutionnelle. La Guyane est pour l’instant, comme la Martinique, un «autorité locale unique» régie par l’article 73 de la Constitution, disposant à la fois des compétences d’un département et d’une région. Le député de Guyane, comme le Congrès des élus du territoire en mars 2022, plaide pour la création d’un article consacré à la Guyane, reconnaissant son «singularité dans la Constitution, afin d’aller vers plus d’autonomie, comme la Nouvelle-Calédonie ou la Polynésie française.

Essaim de réflexions à l’Assemblée et à l’Elysée

Outre le rapport parlementaire et la mobilisation de certains députés, le délégation d’outre-mer de l’Assemblée nationale travaille, depuis octobre dernier, au développement institutionnel des territoires d’outre-mer, dans le cadre d’une mission d’information parlementaire composée de quatre députés : Philippe Gosselin (Les Républicains), Tematai Le Gayic (Gauche Démocratique et Républicaine), Guillaume Vuillet (Renaissance) et David Rimane (Gauche Démocratique et Républicaine), ce dernier étant président de la délégation outre-mer. Un récent voyage à la Réunion a mis en lumière les différentes aspirations des départements, régions et collectivités d’outre-merl’île de l’océan Indien plaidant par exemple pour le «stabilité institutionnelle« .

Conscient des attentes et des enjeux, l’exécutif s’est également saisi du sujet : l’Élysée a annoncé fin janvier la nomination de deux experts : Pierre Égéeprofesseur de droit public, et Frédéric Monlouis-Félicitéauteur et entrepreneur, chargé de travailler sur plusieurs thématiques (compétences communautaires, droit de l’outre-mer, développement économique).

Les conclusions des deux missions – parlementaire et Elysée – sont attendues d’ici l’été et contribueront à alimenter le débat, sans suffire à rassurer, à ce stade, le sentiment d’inquiétude des Jean-Victor Castorqui considère que la France est à la croisée des chemins en Guyane : Soit nous continuons à avancer vers le chaos, soit nous prenons des décisions drastiques, radicales et innovantes..

 
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