Migrations interrégionales au Québec | Montréal de moins en moins attractive pour le reste du Québec

De moins en moins de Québécois des autres régions s’installent à Montréal, surtout les jeunes adultes. C’est ce qui explique en grande partie le déficit migratoire interrégional de la métropole, peut-on conclure en analysant les données publiées jeudi par l’Institut de le tourisme du Québec (ISQ).


Publié à 9h49

Mis à jour à 14h26

« Ce qui a changé avec le temps, c’est que Montréal fait des gains très faibles, voire aucun, chez les jeunes adultes de 15 à 24 ans. Si on remonte au début des années 2000, Montréal a fait des gains au détriment de plusieurs autres régions dans ces groupes d’âge, mais ces gains sont devenus beaucoup plus faibles ces dernières années», explique Martine Saint-Amour, démographe à l’ISQ.

Non seulement les jeunes sont moins mobiles qu’avant, mais ils sont aussi moins nombreux à choisir Montréal, ajoute-t-elle.

En 2001-2002, 23 300 Québécois des autres régions âgés de 15 à 29 ans se sont installés à Montréal. En 2022-2023, il n’en restait plus que 9 300 à s’y installer, tandis que 10 700 ont quitté l’île, générant un solde migratoire négatif de 1 400 dans cette tranche d’âge.

«Auparavant, les gains chez les jeunes pouvaient compenser les pertes dans les autres groupes d’âge, mais depuis plusieurs années, Montréal ne peut plus compter sur l’arrivée de jeunes adultes en provenance d’autres régions du Québec», précise le démographe.

Moins de Montréalais quittent la métropole que pendant la pandémie, mais l’hémorragie se poursuit et l’île perd toujours plus de résidents qu’elle n’en gagne dans ses échanges migratoires interrégionaux.

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En 2022-2023, Montréal a perdu 25 600 personnes au profit des autres régions du Québec. Deux fois plus de personnes ont quitté l’île que d’y être arrivées.

Ceux qui partent appartiennent majoritairement à la tranche d’âge de 25 à 44 ans, âge auquel les familles ont des enfants, indique M.moi Saint-Amour.

Pourtant, en 2020-2021, au plus fort de la pandémie de COVID-19, Montréal a connu une perte nette de 48 300 personnes, la plus lourde depuis une vingtaine d’années.

Malgré cela, la population montréalaise est en hausse de 5,3 % (+100 000 personnes), puisque le solde migratoire interrégional négatif est compensé par un accroissement naturel positif et l’arrivée de nombreux migrants internationaux, précise l’ISQ.

Baisse généralisée des mouvements

Partout au Québec, on constate une baisse générale des déménagements entre régions. « Au total, 7,8 % de la population a changé de code postal entre le 1euh Juillet 2022 et 1euh juillet 2023, contre 10,5% en 2020-2021. De manière générale, la tendance est à la baisse depuis le début des années 2000, période où la proportion de personnes ayant changé de code postal était d’environ 13 % », indique le rapport de l’ISQ.

Plusieurs régions à proximité de Montréal présentent un solde migratoire interrégional positif, notamment Lanaudière (+6 100 personnes) et les Laurentides (+5 200 personnes). Toutefois, les gains de ces deux régions ont diminué depuis 2020-2021, principalement en raison d’une baisse du nombre d’entrants en provenance des autres régions.

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PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Les résultats sont restés favorables pour certaines régions du Québec. Celle de Lanaudière a réalisé des gains nets de 6 100 personnes, devant celle des Laurentides qui a affiché un bilan positif de 5 200 personnes.

Même les régions éloignées attirent plus de Québécois qu’elles n’en perdent, comme la Gaspésie – Îles-de-la-Madeleine (+392 personnes), le Bas-Saint-Laurent (+791 personnes) et le Saguenay–Lac-Saint-Jean (+756 personnes). ).

Laval et l’Outaouais font récemment partie des régions déficitaires dans leurs échanges migratoires, mais leurs pertes nettes ont été faibles en 2022-2023. Les trois autres régions déficitaires sont situées plus loin des principaux centres urbains : l’Abitibi-Témiscamingue, la Côte-Nord et le Nord-du-Québec, où les soldes sont négatifs depuis de nombreuses années.

Le bureau de la mairesse Valérie Plante ne s’est pas prononcé sur le déclin de l’attractivité de Montréal auprès des jeunes adultes québécois, mais s’est plutôt félicité de l’augmentation de la population totale. «La réduction des pertes migratoires interrégionales à Montréal depuis la pandémie est encourageante et tous les efforts sont déployés pour que cela se poursuive», a également souligné l’attachée de presse de M.moi Plante, Catherine Cadotte. « L’abordabilité et l’accessibilité des transports collectifs dans la région métropolitaine demeurent des facteurs déterminants pour son attractivité et c’est pourquoi tous les niveaux doivent continuer à déployer des efforts importants. »

 
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