les cinq pistes étudiées par les enquêteurs

les cinq pistes étudiées par les enquêteurs
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« Si la victime n’avait pas été rom, il y aurait eu beaucoup plus d’articles » soupire un élu local. Peut être. Pourtant, les faits sont terribles. C’était le 22 février à Chênex, un village de 800 âmes en Haute-Savoie peu habitué aux faits divers. Ce jour-là, vers 17 heures, Angela Rostas, 40 ans, a entendu des bruits à l’extérieur de son mobil-home, où elle vit avec son mari T. et leurs trois filles. Elle sort voir, malgré la pluie battante… et est aussitôt abattue. Une balle de fusil longue de calibre 22, en plein dans la poitrine. Son mari explique qu’il est alors sorti en criant puis a entraîné sa femme à l’intérieur de leur maison. Les pompiers et la police arrivent en urgence. Et le mystère commence.

Ressentiments et lettres anonymes

Qui était si en colère contre Angela Rostas ? Est-ce que, par son assassinat, c’est toute la famille qui a été visée ? Pas impossible. Il existe de nombreuses pistes. Il y en a au moins cinq. Le premier est celui des crimes haineux, voire racistes. Deux incendies avaient déjà visé la famille, alors qu’elle s’installait dans la commune voisine de Valleiry. Leur caravane, garée sur le terrain d’un maraîcher, avait été incendiée à deux reprises…

Et il suffit d’interroger certains habitants pour ressentir une certaine hostilité. « Ces gens ont vraiment une autre façon de vivrecrie l’un d’eux. Ils ont utilisé un ruisseau voisin comme centre de recyclage. C’était honteux. Et devant leur maison, c’est devenu dégoûtant en quelques jours seulement. La mairie a fait appel à l’employé communal pour s’occuper d’eux… Mais où voit-on cela ? Personne ne vient tailler ma haie ni jeter mes déchets alors que je paie des impôts. C’est inacceptable de tout donner à ces gens, alors qu’ils ne rapportent rien à la communauté ». Le ton est donné… Selon des associations locales, des lettres anonymes ont également circulé, invitant certaines familles roms du quartier à partir, dont une en ces termes : «La Haute-Savoie ne vous aime pas».

Grosses berlines et fusillades mystérieuses

Deuxième piste : celle d’un contentieux autour de la circulation. « Tous les soirs ou presque, on voyait de grosses berlines arriver sur le terrain des Rostasjure un habitant. Nous nous demandions s’ils étaient impliqués dans un commerce illégal… ». Troisième hypothèse : la jalousie entre familles roms. «Certains s’enviaientglisse un habitant. Je les ai vus se battre et même se tirer dessus pour des raisons de localisation. Angela et son mari avaient été aidés par la mairie, ils étaient quand même privilégiés ».

Quatrième possibilité : une rivalité sanglante avec la communauté gitane locale, avec laquelle l’antagonisme serait notoire. A noter que la veille du crime, à une dizaine de kilomètres de Chênex, deux camps de Voyageurs ont subi de mystérieuses rafales de coups de feu… Enfin, cinquième piste, celle d’une vengeance ancrée dans l’entourage proche d’Angela Rostas. Son mari, T., est décrit comme étant alcoolique et parfois violent. Bien qu’il ait été libéré après son audition, il semble avoir déserté le secteur, ce qui intrigue certains.

Pourtant, une femme est morte, lâchement assassinée. “Quelques heures après le crime, je suis monté dans un camion de pompiers avec les filles d’Angelase souvient Alban Magnin, le maire de la commune voisine de Valleiry. Ils pleuraient. Ils m’ont demandé si leur mère était encore en vie… ».

Le reportage complet de Mathieu Fourquet est à retrouver mercredi prochain dans Détective.

 
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