Piétons, voitures, trottinettes électriques, vélos… entre différentes mobilités, points de friction au centre de Montpellier

Piétons, voitures, trottinettes électriques, vélos… entre différentes mobilités, points de friction au centre de Montpellier
Descriptive text here

La cohabitation entre piétons, adeptes de mobilité douce et automobilistes n’a jamais été aussi compliquée à Montpellier. À commencer par le centre-ville…

Depuis le début de l’année 2020 et la crise sanitaire, tout a changé en matière de mobilité à Montpellier. Sous l’impulsion de la Ville et de la Métropole, la place de la voiture a été progressivement restreinte.

Dans le même temps, le nombre de vélos et de scooters a explosé. Plus de 42 000 personnes ont bénéficié de 500 € d’aide de la Métropole pour l’achat d’un vélo électrique. Des pistes cyclables ont vu le jour. On empruntera même le tunnel de la Comédie, fermé à la voiture depuis juin 2022. Tout un symbole.

Cyclistes verbalisés : « priorité à l’éducation » pour la Ville

Lundi 4 mars, des cyclistes circulant sur les rails du tramway Cours Gambetta ont été verbalisés par la police municipale. Et ce alors que la piste cyclable créée il y a quelques mois sur la route n’est pour l’instant conçue que dans un seul sens (elle sera à terme bidirectionnelle).

Vice-présidente de la Métropole chargée de la mobilité, Julie Frêche explique « qu’aucune consigne de verbalisation n’a été donnée aux agents et qu’ils ont pris l’initiative. Actuellement, la priorité est de faire preuve de pédagogie, et cela a été rappelé aux salariés.

Cet épisode rappelle un précédent douloureux. Le 3 octobre 2022, plusieurs cyclistes ont été verbalisés avenue de Lodève, quatre jours après le décès de l’un d’eux, à l’endroit où s’arrêtait la piste cyclable. La communauté a expliqué qu’il s’agissait d’une malheureuse initiative des agents municipaux. « Depuis, aucun cycliste n’a été verbalisé », souligne le vice-président à la mobilité.

Aujourd’hui, un nombre important de cyclistes empruntent encore les rails de la ligne 3, avenue de Lodève. « Mais sur le cours Gambetta, la nouvelle piste attire 87 % des cyclistes », se réjouit Julie Frêche. Auparavant, il y avait des centaines de vélos sur les voies du tramway à cet endroit.»

« Une fois la nouvelle infrastructure en place, nous serons plus efficaces contre les comportements inappropriés. »

Concernant les scooters, les verbalisations semblent déjà avoir commencé. « J’ai reçu une amende de 90 €, mercredi 24 janvier à 14h30, devant la gare Saint-Roch, témoigne Florian, commerçant chez Polygone. Je revenais de la poste du Rondelet en circulant sur les rails du tramway. Ils « ont dit que j’aurais dû marcher à côté du scooter. Mais cela n’a été signalé nulle part. J’ai contesté l’amende. Les cyclistes ont également été verbalisés ce jour-là.»

L’insuffisance de la signalétique est régulièrement dénoncée par l’association Vélocité et les amateurs de mobilité douce, dans le Baromètre des Villes Cyclistes et sur l’application interactive Vigilo.

« Les cheminements ne sont pas faciles, notamment dans les zones de travaux, qui sont particulièrement nombreuses », conclut Jérôme Laval, président de Montpellier à pied.

Malgré la gratuité des transports, particulièrement attractive, une ville apaisée n’est pas encore à l’ordre du jour. Comportements dangereux, refus de priorité, klaxons et insultes ponctuent les déplacements à Montpellier. Un contexte tendu favorisé par les nombreux travaux (bustram, ligne 5 du tramway, pistes cyclables).

Nous avons répertorié cinq sites problématiques dans le centre, sachant qu’il en existe plusieurs dizaines dans toute la ville.

Un espace piéton de plus en plus menacé

Historiquement dédiée à l’automobile, la place de la Comédie est devenue piétonne en 1986. Si la Ville a exclu les deux-roues motorisés, vélos et scooters y ont fait leurs marques, circulant rarement au pas comme l’exige le Code de la route.

“Il est de plus en plus dangereux de s’y promener, à cause de la circulation incontrôlée et parfois à des vitesses interdites des vélos, skateboards et surtout trottinettes électriques”, témoigne un lecteur. Il faut constamment être en alerte, regarder partout… et se faire bousculer encore par une de ces machines, ce qui m’est arrivé récemment, sans que l’auteur daigne s’arrêter.

« Les rues piétonnes très commerçantes en aval de l’Écusson sont dangereuses pour ceux qui s’y promènent, témoigne Jérôme Laval, président de Montpellier à pied. C’est le cas des rues de la Loge, des Étuves, de l’Université, mais aussi de Saint-Guilhem où il y a aussi des voitures.»

Un guide de rue pour une bonne conduite

Pour rappeler à chacun le bon usage de la route, un Street Guide sera prochainement édité par la Métropole. « Il vise à sensibiliser tous les usagers de l’espace commun, afin de partager un même langage », indique Julie Frêche. « Nous allons le diffuser, y compris dans les écoles, et le mettre en ligne. Nous l’avons présenté au comité des mobilités (instance créée en mai 2022, composée de représentants du patronat, des organisations syndicales et de représentants des usagers).»

«C’est un outil qui va dans le bon sens», estime Jérôme Laval, président de Montpellier à pied. « C’est intéressant parce que cela n’oppose pas les mobilités. Il vous rappellera les règles, sans alimenter les conflits. Le défi est de faire vivre tout le monde ensemble.

Priorité dans l’espace public, le piéton ne l’est toujours pas dans les faits. « Les comportements doivent aussi changer, car un conducteur de voiture est tout aussi dangereux lorsqu’il change de mode de transport. Et une trottinette électrique, même bridée, peut passer de 0 à 25 km/h en quelques secondes. »

«Cette prise de conscience complète la création d’infrastructures visant à redistribuer l’espace», poursuit Julie Frêche. “Sur le Jeu de Paume, nous avons installé une borne et il n’y a plus de voitures qui dévalent le boulevard à grande vitesse.”

Toutefois, la visite de certains sites pourrait devenir compliquée. Vélocité cite l’exemple de la place Saint-Denis, au carrefour de plusieurs grands axes et située sur l’anneau cyclable, où passeront également trois lignes de tramway…

A l’Observatoire et devant la gare, méfiance

Peu de sites combinent le passage d’autant de mobilités différentes que la Place de l’Observatoire. Trois lignes de tramway et plusieurs lignes de bus y circulent, mais aussi de nombreux véhicules de secours, véhicules de livraison et taxis. Les conducteurs et les piétons doivent donc être très prudents. Ils doivent également se méfier des trottinettes et des vélos qui empruntent parfois à grande vitesse la rue des Étuves ou la Grand-Rue Jean-Moulin, ce qui en fait des lieux où la sécurité n’est pas garantie pour s’y promener.

A l’autre bout du boulevard Victor-Hugo, la station Saint-Roch est également redoutée des conducteurs de tramway. Les quatre lignes s’y arrêtent – ​​de part et d’autre du Square Planchon –, ce qui représente 1 241 passages de train en une journée, soit un toutes les 42 secondes !

Que l’on soit l’un des milliers de piétons qui entrent et sortent chaque jour de la gare SNCF, ou un conducteur de train, mieux vaut être attentif. Sans oublier les vélos, scooters et véhicules divers…

Neuf nouveaux compteurs vélos en ville

Au premier semestre 2024, la Métropole de Montpellier installera 9 nouveaux totems vélo. Le premier a été installé quai de Cythère, au bord du Lez, côté Pompignane.
Quatre autres sont mises en service ce mois de mars, à Saint-Lazare (avenue Delmas), Saint-Martin Cité Mion (avenue Albert Dubout), Sabines (avenue Pavelet) et rue Pierre Causse.

Ils seront suivis de quatre autres d’ici juin, au Crès, à Alco (lycée Jean Monnet), à Saint-Georges d’Orques (RM 27 E6) et à Villeneuve-lès-Maguelone (RM 185).

Ces totems s’ajouteront aux 46 points de comptage existants dans la Métropole, permettant de recenser le nombre de cyclistes au quotidien.

Ces nouveaux compteurs indiquent également le CO2 évité par rapport à un trajet en voiture et permettent ainsi de mieux mesurer l’impact environnemental de notre mobilité.

A Corum et Albert 1er, attention à la circulation

Ces deux chantiers présentent les mêmes difficultés que les précédents, mais il faut aussi y ajouter un trafic automobile important.
C’est notamment le cas à Corum où débouchent plusieurs grands axes routiers : l’avenue de Nîmes, la rue du Pr Léon Vallois (qui prolonge l’avenue Jean Mermoz) et le quai du Verdanson. Ce carrefour très encombré est également emprunté par de nombreux adeptes de mobilité douce, et des piétons en lien avec les stations de tramway à proximité. Vous traversez souvent entre deux voitures… à vos risques et périls.

Chez Albert 1er, c’est surtout l’étroitesse des lieux qui crée le danger. Le tramway, la piste cyclable et la chaussée sont situés les uns à côté des autres. En attendant Philippides, autre point sensible, mieux vaut être très attentif sur cet axe.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Le Mémorial de l’Alsace-Moselle s’illumine à Schirmeck
NEXT Les murmures de lundi : les adieux prodigieux d’Eric Frechon au Bristol, Benjamin Collombat au Château de Courcelles, les Gautier et leur Auberge de la Give, les nouveaux Relais & Châteaux de Drisco à Tel Aviv et l’ascension de Tomer Tal, les débuts de Philippe Mille nouvelle façon