au CHU de Nantes, un robot prépare la chimio pour les patients

Seul, avec son bras articulé et un système de lecture optique, il reconnaît les produits. Sous le contrôle d’un humain, il utilise les flacons, remplit les seringues et manipule les sachets.

« Pour redonner du temps aux soins et soulager les articulations de ses opérateurs », le secteur pharmacotechnique de la pharmacie de CHU de Nantes (Loire-Atlantique) est désormais dotée d’un robot capable de produire des préparations de chimiothérapie à grande échelle.

50% des soins bientôt préparés par IRON 1

En avance sur ses objectifs initiaux, cette nouvelle technologie devrait permettre d’atteindre un tiers des 48 000 traitements préparé cette année par l’hôpital dans le cadre du traitement du cancer (oncologie et hématologie), indique le Dr Nicolas Cormier, chef du département depuis cinq ans. « Nous visons les 50 % dans quelques années », précise le pharmacien, rencontré par Actualités nantaises le 13 mars 2024.

L’évolution des techniques permet de diagnostiquer les cancers de plus en plus tôt. Les révolutions thérapeutiques liées aux évolutions technologiques permettent également de traiter les patients plus longtemps avec de nouveaux médicaments et, en théorie, d’une meilleure qualité de vie.

Il améliore la qualité de vie au travail des préparateurs

Fabriqué par la société italienne Loccioni, IRON 1 a coûté près de 400 000 euros. Et s’il substitue l’acte du préparateur dans la fabrication du médicament, cela améliore également la qualité de vie au travail des préparateurs« en réduisant les risques d’exposition à des médicaments toxiques, en réduisant les tâches répétitives et en luttant contre les troubles musculo-squelettiques », précise Emmanuel Tricoire, cadre de santé.

« Nous avons créé un nouveau métier : celui de préparateur de pilotes de robots », résume le médecin. Et l’un ne va pas sans l’autre. Il faut à tout moment une personne auprès du robot pour l’alimenter, le diriger et sécuriser la fabrication des médicaments. »

Le robot, testé durant l’été 2023, est utilisé par douze professionnels, préparateurs et pharmaciens, depuis octobre dernier. «Il fonctionne cinq jours par semaine, de 8h à 17h du lundi au jeudi, et de 8h à 16h le vendredi», précise Nicolas Cormier, en charge du projet depuis son lancement fin 2022.

L’attente a diminué pour les patients

Depuis 2018, les progrès réalisés au CHU de Nantes, outre la robotique, permettent de réduire considérablement les temps d’attente des patients pour l’administration de leur traitement de chimiothérapie. En hôpital de jour, le délai n’est que de 20 minutes en moyenne (contre 1 heure 40 minutes auparavant) et pour les patients hospitalisés, alors qu’il prenait 2 heures 12 minutes il y a six ans, seulement 52 minutes s’écoule maintenant entre la délivrance du médicament et son injection.

A plus long terme, le secteur pharmaceutique souhaiterait bénéficier d’un deuxième robot du même type afin d’utiliser cette technologie. pour la préparation d’autres médicaments injectables (antibiotiques, opioïdes, etc.) et les travaux de recherche clinique.

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