l’essentiel
L’appel au « boycott académique d’Israël », lancé récemment sur le compte X d’un agent de l’université Toulouse 2 Jean Jaurès, dénoncé par l’Union des étudiants juifs de France.
« Tous les lycéens toulousains de confession juive, qui formulent leurs vœux d’études supérieures sur Parcousup, évitent systématiquement l’université Jean Jaurès. » Ce constat désarmant vient de Léo Bilfeld, président de l’Union des étudiants juifs de France, qui se dit « choqué » par ce récent tweet sur les appels au boycott universitaire d’Israël », l’en-tête est signé du collectif Palestine Vaincra mais le fonctionnaire semble anonyme.
« Étudiez librement… »
Pour Léo Bilfeld, il existe un « flou juridique » autour de l’interprétation d’un « boycott académique », mais il se dit surtout inquiet du « silence de la présidence de l’université, qui n’a jamais répondu à nos courriers depuis octobre 2023 ».
Le contexte reste tendu à l’université du Mirail, qui accueille chaque année près de 32 000 étudiants, depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre et les bombardements incessants de l’armée israélienne sur Gaza. Toutefois, rendez-vous a été pris avec la présidente de l’UT2J Emmanuelle Garnier, mardi 19 mars.
“Ce ne sont pas les premiers faits de ce genre”
« Ce ne sont pas les premiers faits dans cette université », poursuit le président de l’Union des étudiants juifs de France. Il faut quand même savoir que Palestine Vaincra a sa position au sein même de l’université.» L’Union ne constate pas les mêmes connotations antisémites dans les deux autres universités toulousaines, Capitole et Paul Sabatier. Même si dans ce dernier cas, les étudiants juifs ont déjà été insultés.
« Notre objectif est de permettre aux étudiants juifs d’étudier librement à Toulouse, dans toutes les universités », assure Léo Bilfeld. C’est le rôle des présidents d’université. Et que ce soit clair : nous n’empêchons pas non plus les gens de manifester pour la cause palestinienne. » De son côté, la présidence de l’Université Jean Jaurès a réagi, hier, par écrit et sans précisions sur une éventuelle sanction à l’encontre de l’agent du compte X.
« Le cadre strict de la loi »
« Face à la situation dramatique que traverse le Moyen-Orient et aux débats qu’elle génère sur notre territoire, la direction de l’université entend continuer à fonctionner dans le cadre strict de la loi, qui garantit la liberté d’opinion et d’expression juste d’autant qu’il condamne les expressions et actions liées à l’antisémitisme, au racisme ou à l’incitation à la haine. L’université précise qu’elle ne cautionne pas « les prises de position individuelles sur les réseaux sociaux via des comptes non institutionnels ».
