Le docteur Latifa Houmaida, médecin généraliste spécialisée dans le sommeil, exerce depuis deux ans la profession de somnologue en cabinet libéral à Bourges.
Après avoir exercé la gériatrie en milieu hospitalier et en Ehpad, Latifa Houmaida a ressenti le besoin de se spécialiser dans le sommeil. « On m’a demandé beaucoup de somnifères, mais je n’étais pas d’accord. J’ai décidé de compléter un diplôme universitaire en somnologie pour apporter une réponse aux équipes », explique le médecin. Elle l’a tellement aimé qu’elle a décidé d’y emménager.
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La majorité de ses patients souffrent d’apnée du sommeil :
« Cela augmente les risques cardiovasculaires et beaucoup de gens ignorent qu’ils en souffrent. Il existe des facteurs de risque comme le surpoids, le tabagisme, l’alcool », explique-t-elle.
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Latifa Houmaida entend sensibiliser les gens à l’apnée du sommeil, qui provoque également une somnolence qui peut être à l’origine d’accidents de voiture ou de travail. Dans son cabinet, elle propose une polysomnographie qui enregistre la respiration, et déterminera ensuite quel traitement mettre en œuvre.
« Lorsqu’il y a un facteur de risque, la première chose à faire est de travailler dessus comme perdre du poids, arrêter de fumer… Dans les cas où il ne vient pas de là, il y a deux possibilités : un appareil CPAP qui envoie de l’air dans les voies respiratoires et l’orthèse d’avancement mandibulaire, un appareil dentaire, qui maintient la mâchoire inférieure dans une position avancée, afin de faciliter le passage de l’air dans les voies respiratoires supérieures. » Mais elle précise que ces deux méthodes « marchent tant qu’on les utilise mais ne guérissent pas ».
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Les enfants aussi peuvent souffrir d’apnée du sommeil, se traduisant généralement par « un état d’agitation et de turbulence, il ne faut pas hésiter à consulter car détecté tôt, le problème peut être évité à l’âge adulte ».
Rééduquer l’horloge interne
La deuxième plus grande partie de ses patients la consultent pour des insomnies ou des difficultés d’endormissement. « Je propose des thérapies cognitivo-comportementales. C’est une rééducation pour régler l’horloge interne, lui donner des repères. Latifa Houmaida estime qu’il faudra au moins six mois pour obtenir des résultats. « Nous avons mis en place un rituel pour faire comprendre au cerveau quand il est temps de dormir. Il faut trois semaines pour changer l’horloge interne, je vois le patient une fois par mois, et on ajoute un nouvel objectif. On utilise aussi la restriction du temps passé au lit, en donnant une heure pour se coucher et se lever. »
Concernant les traitements par somnifères, le médecin les prescrit « en cas d’insomnie aiguë et pour une courte durée. À long terme, il perd en efficacité, mais pas en risques, nous ne le recommandons donc pas.
Léa Zuzarte
