Pris avec deux travailleurs sans papiers, un patron du BTP condamné à 3 000 euros d’amende

Pris avec deux travailleurs sans papiers, un patron du BTP condamné à 3 000 euros d’amende
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Le 7 juillet 2023, Gino était au volant de sa camionnette lorsqu’il est contrôlé par les gendarmes au péage d’Amblainville, sur l’autoroute A16, dans l’Oise. A bord, outre des plaques de plâtre, la police a découvert deux travailleurs qui se sont révélés sans papiers.

Pour ces faits de « travail dissimulé » et « d’emploi d’étranger non titulaire d’une autorisation de travail », Gino a comparu ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Beauvais. A la barre, il a commencé par assurer qu’il “n’a pas travaillé sur un chantier”.

«Ils ont juste dû me donner un coup de main pour décharger les assiettes à mon fils», raconte-t-il. Sur le fait qu’ils soient sans papiers, Gino dit qu’il l’a ignoré. « Je sais que Brahim et Yacine sont algériens mais pour moi, ils étaient en règle. »

L’enquête a montré que Yacine possédait un passeport algérien mais pas de titre de séjour. Même chose pour Brahim, qui travaille en France et au Portugal et effectue des « missions sur chantiers ».

Ce jour-là, tous deux attendaient sur « le quai de Nanterre (Hauts-de-Seine) » à côté d’un magasin de bricolage. C’est là que viennent certains entrepreneurs sans scrupules recruter du personnel à bas prix. Pour la journée de travail, Gino prévoyait de leur donner 35 euros chacun.

“C’était pour décharger, je ne pensais pas que ça marchait”, explique-t-il. J’allais juste faire des allers-retours. Ils ne m’attraperont plus. » Des réponses qui ont irrité le procureur.

“Vous seriez un individu ordinaire, le parquet ne vous aurait peut-être pas poursuivi mais vous avez tenté de cacher la vérité”, regrette-t-il. Vous êtes chef d’entreprise, vous connaissez les obligations et il s’agit d’une situation de travail dissimulé avec emploi d’un étranger en situation irrégulière. Je suis déçu que vous n’ayez pas reconnu les faits. L’industrie de la construction fournit des emplois cachés qui exploitent la misère humaine. »

« 70 euros par jour de travail, c’est de l’exploitation », répète-t-il alors, demandant « 3 000 euros d’amende ». Me Baclet, avocat de la défense, a invité le tribunal à “remettre les faits dans leur contexte” assurant que “la rémunération de 70 euros était comme une pièce donnée en guise de coup de main”. Il n’a pas été entendu par le tribunal qui a suivi les réquisitions du procureur.

 
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