D’autres ont des ambitions plus modestes avec leurs cabas en tissu mais des espoirs tout aussi grands. Ophélie et Amandine sont parmi elles, en faisant la queue, les deux amies venues d’Anglet pendant leur pause déjeuner passent en revue les publications du centre commercial sur leurs réseaux sociaux : « Vous avez vu ? Quelqu’un a déjà récupéré une Rolex dans un colis ! Apparemment c’est une vraie, ils ont même pris en photo le certificat d’authenticité de la montre de luxe ! »
Dans la file d’attente, ils sont nombreux à avoir entendu la liste des objets découverts dans les fameux colis : “Quelqu’un est reparti avec un blouson de motard en cuir d’une valeur de 300 euros”. D’autres font écho aux téléphones ou aux objets connectés, aux livres ou encore aux vêtements.
Stratégie
Les deux amis ne perdent pas espoir d’autant que la file d’attente se raccourcit au rythme de 15 personnes entrant toutes les 10 minutes.
Même le bouledogue Neo espérait lui trouver un colis.
VL
L’excitation est à son comble dès que nous franchissons le portail d’entrée. « Je ne sais pas quelle stratégie je vais adopter, s’interroge Ophélie. Cibler les colis les plus lourds ? Les plus petits ? Opter pour les plus doux sous enveloppe plastique et qui semblent contenir des vêtements ? »
Adhésif double face et maquillage chinois
Pas le temps de tergiverser : le contingent de 15 nouveaux chanceux se retrouve dans la salle aux trésors. Les précieux colis sont à portée de main, mais les sourires euphoriques ont déjà laissé place à des moues dubitatives. « Tous les colis viennent d’Allemagne », précise Lucille, venue des Landes spécialement pour la vente. On dirait qu’ils contiennent beaucoup de vêtements. Et nos voisins allemands ne sont pas forcément connus pour leur bon goût vestimentaire», assène cette fashion victime.
Les 10 minutes passées dans la salle passent en deux secondes, c’est déjà l’heure du check-out. Les lots sont pesés et les clients paient 16 euros par kilo de marchandise emporté.
La file d’attente avant d’accéder au Graal.
VL
Une fois dehors, Lucille, impatiente, décide de déchirer l’emballage pour voir si elle a décroché le jackpot. Verdict? Un rouleau de scotch double face, des embrasses de rideaux aimantées, un crayon de maquillage irisé d’une marque chinoise, “pas l’affaire du siècle”, murmure la trentenaire un peu déçue avant de s’éloigner pour ouvrir ses autres surprises. hors de vue.
