Éric Péron n’a pas encore dépassé la pointe du Raz, ce mercredi 13 mars 2024, lorsque toute son équipe à terre embarque sur des semi-rigides et des vedettes rapides pour l’accueillir. Il y a les partenaires financiers, les membres de l’équipe, la famille, tous ces talents, cette bonne volonté, ces bénévoles aussi, qui ont fait perdurer ce projet. Il y a aussi Bérénice, la femme d’Eric, qui reverra son mari pour la première fois depuis le 7 janvier, lorsque la flotte de la première édition de l’Arkéa Ultim Challenge s’est élancée de Brest sous le soleil.
Adagio rentre à la maison
Le soleil est de nouveau au rendez-vous pour ce grand jour et après une heure de mer jusqu’à Tas de pois, au large de la presqu’île de Crozon, la petite troupe s’arrête dans les vagues et scrute l’horizon. Joël Roumier, membre de l’équipe, analyse les données du bord sur son téléphone. Il annonce : « Le bateau prend de la vitesse, il est à près de 30 nœuds. Nous ne devrions pas tarder à le voir.
Soudain, la grand-voile rouge d’Adagio apparaît à l’horizon. A bord, plus un mot, tous les regards sont fixés sur le point coloré. Pour toute l’équipe, la course est gagnée. Joël ne peut plus parler. Ce grand gaillard, ancien commando marine et membre bénévole de l’équipe, a les yeux pleins de larmes. Il tente d’endiguer la marée et lâche : « Il y a plus d’hommes qui ont marché sur la lune que de skippers qui ont fait le tour du monde en solitaire en Ultime ».
Éric Péron fait désormais partie de ces héros de la mer. A 14h44, l’Ultime Adagio franchit la ligne d’arrivée, la boucle est bouclée et les retrouvailles peuvent commencer. Des dizaines d’autres bateaux, athlètes de l’équipe de France IQFoil (planche à voile) sont arrivés à proximité du dernier bateau qui rentre enfin chez lui.
«Pour toujours le premier, bravo Rico»
Les RIB s’approchent d’Adagio et le premier cercle du skipper embarque. Un équipier prend la barre et, pour la première fois depuis 66 jours, Éric Péron peut relâcher son attention et profiter de ce moment magique. Et puis Brest approche. Les spectateurs s’alignent par centaines sur la digue du port du Château. Ils ont déployé une banderole « Pour toujours le premier, bravo Rico ». Éric Péron les salue et fait exploser deux fusées rouges. Il apprécie les applaudissements qui parviennent au bateau. La foule est en transe, le moment est solennel. Pour le skipper et son public, la course est gagnée.
#Français
