Les témoignages de victimes présumées d’escroqueries affluent de la part des différentes associations de protection des animaux des Pyrénées-Orientales depuis qu’elles ont lancé l’alerte sur les réseaux sociaux concernant une « fausse fourrière » implantée à Saint-Nazaire. Et les histoires sont devenues plus nombreuses et encore plus rocambolesques depuis qu’une opération a été menée mardi 4 mars dans ce refuge pour récupérer les animaux qui y étaient hébergés.
Tout a vraiment commencé il y a un mois. L’APAC (association catalane de protection des animaux), qui a déjà enregistré des centaines d’appels ou de mails de victimes présumées en deux jours, a été contactée à ce moment-là par un habitant d’Argelès. Son chat avait disparu, raconte-t-il, et avait été récupéré par le refuge animalier de Saint-Nazaire qui, lorsqu’il a voulu récupérer son animal, lui a demandé 94 euros. Dimanche dernier, une femme promenait son chien lorsque celui-ci s’est enfui. Elle a immédiatement posté les photos sur Internet et à nouveau le refuge l’a contactée pour lui annoncer la bonne nouvelle. Ils avaient retrouvé son fidèle compagnon à quatre pattes et le rendraient contre 100 euros. Cependant, la structure n’a aucun agrément pour fonctionner comme une fourrière…
L’APAC a signalé ces signalements aux services de l’État qui ont procédé à une « inspection » des lieux, constaté que les chiens étaient hébergés dans des conditions inappropriées et mis en demeure le propriétaire, un jeune homme d’une vingtaine d’années, de procéder à des aménagements dans un délai de 15 jours. . Mais ce lundi, ils ont été informés que l’intéressé avait subitement disparu…
Le parquet a donc été contacté à son tour et une opération a été menée mardi avec le renfort des gendarmes de Cabestany, de la police municipale et de nombreuses associations afin de récupérer 11 chiens et 9 chiots. Malinois, un croisement Fox-terrier, un Spaniel, un Staff américain, des chiens de chasse, Husky… “Ils n’étaient pas maigres mais certains semblaient terrifiés, d’autres tournaient en rond dans leurs cartons, preuve qu’ils n’étaient pas sortis depuis un moment”, disent les bénévoles qui ont participé au sauvetage. « On voyait que ça avait été nettoyé mais que ce n’était pas adapté, qu’ils vivaient sur le sol en terre battue dans les excréments. Il y avait un chiot qui sautait contre la porte comme pour demander de l’aide. Puis trois chiots de 15 jours se sont séparés de leur mère. Et ils sont tous malades. Nous avons également un besoin urgent de comprimés vermifuges, de lait en poudre et de croquettes pour chiots.»
“Aujourd’hui, nous avons des enfants qui attendent leur petit chien en larmes”
Une enquête a été immédiatement ouverte pour des soupçons d’abus de confiance, d’escroquerie et d’exercice illégal de l’activité de fourrière. Les investigations ont été confiées aux services de gendarmerie qui seront chargés de recueillir les différentes plaintes mais aussi de faire la lumière sur les agissements du propriétaire. Un homme déjà défavorablement connu pour des arnaques en tout genre partout en France, notamment dans la location de chalets fantômes en Cerdagne et au Capcir. “D’après les récits que nous avons recueillis, il est allé jusqu’à se faire passer pour un membre de la police pour retirer les animaux des maisons. Il aurait déclaré qu’il effectuait des contrôles de santé et, lorsque les propriétaires sont allés les chercher, il leur a donné de faux papiers.les associations rapportent encore. « Dans le même temps, il aurait promis le même animal à plusieurs personnes, aurait fait adopter des chiens en leur demandant 300 euros en espèces pour couvrir l’identification et la première vaccination. Mais les vétérinaires auraient refusé de le faire car « il n’aurait pas payé ses dettes ». Sachant que six des neuf chiots que nous avons récupérés mardi auraient été vendus par le refuge entre 150 et 300 euros et qu’il fallait venir les chercher ce mercredi ou jeudi. Alors aujourd’hui, nous avons des familles qui ne comprennent pas et des enfants qui attendent leur petit chien en larmes.
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