l’enseignement supérieur
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Trois jeunes chercheurs se plaignent du traitement reçu par la direction de l’école d’ingénieurs depuis leur signalement d’un cas de harcèlement sexuel par un enseignant dans leur laboratoire.
“Depuis que nous avons fait le rapport, la situation a empiré.” Lisa (1) ne cache pas sa déception de voir son école d’ingénieurs, Clermont Auvergne INP, se retrouver mêlée à une affaire de harcèlement sexuel présumé. En mai 2022, cet étudiant s’est plaint du comportement d’un enseignant-chercheur de l’établissement, on l’appellera Henri. Elle n’est pas seule : Hélène et Julie (1) ont également fait un reportage sur cet homme de 44 ans. Parmi ces trois étudiants, un est doctorant et Henri est son directeur de thèse. Les deux autres sont doctorants et postdoctoraux dans le même laboratoire de recherche. Les faits qu’ils dénoncent soulèvent autant de questions que la manière dont l’institution a géré leurs alertes. Pour plusieurs acteurs de la question, cela illustre les archaïsmes qui persistent dans l’enseignement supérieur face aux violences sexistes et sexuelles.
Contacté par Libérer, plaignants et témoins de cette affaire révélée par les médias en ligne les Informés en juillet, décrit Henri comme un homme au comportement très inquiétant avec certaines jeunes femmes. Des commentaires – tenus en public – sur les tenues, le maquillage ou le physique, aux invitations à venir dîner à la maison, en passant par les propositions de “Caliner”, ou des chatouilles dans le dos, raconte Hélène