deux médecins généralistes de Thuir sortent des tarifs de la Sécurité sociale, effervescence chez les patients – .

deux médecins généralistes de Thuir sortent des tarifs de la Sécurité sociale, effervescence chez les patients – .
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Dans quelques jours, deux généralistes libéraux de Thuir seront passés à la déconvention complète. Ils sont, à l’heure actuelle, les deux seuls du département à faire ce choix radical depuis l’échec des négociations avec la CNAM fin février, fixant provisoirement la majoration de la consultation à 1,50 €. Pour les 3 à 6 000 patients concernés dans les Aspres, cela signifie désormais une prise en charge de la visite à 55 € minimum, 30 minutes maximum, et un remboursement de la Sécurité sociale réduit à 0,61 €. Contre une consultation traditionnelle à 25 euros, prise en charge par la sécurité sociale.

Zéro reconnaissance ! Aucun respect pour tous les professionnels de santé ! Mais encore plus de mépris !« La colère du docteur Sandra Vauquelin, médecin dans les Pyrénées-Orientales, se manifeste sur sa page internet, où elle développe les raisons qui l’ont poussée hors du champ conventionnel avec la Sécurité sociale. “Pas d’écoute des professionnels de santé qui avaient proposé d’impliquer les mutuelles pour ne pas faire payer plus de budget à la sécurité sociale. […] Cette décision a été difficile à prendre et a demandé plusieurs mois de réflexion, mais malheureusement nous sommes là pour garder les cabinets ouverts et une médecine de qualité.», conclut le Dr Vauquelin, qui n’est pas d’accord le 12 juin, espérant la compréhension de ses patients.

La majorité des mutuelles ne remboursent pas les frais supplémentaires

Pas facile. Avertie par mail vers le 12 mai, Claudineet son mari, nouvellement septuagénaire, disent qu’ils sont “tombé des nuages“.”Nous avons immédiatement appelé notre caisse d’assurance maladie pour le remboursement, comme recommandé par notre médecin.», explique le retraité. ” Ils m’ont dit qu’ils ne nous rembourseraient pas. »lâche Claudine agacée. “ Tout dépend du contrat de chaque patient, précise pour sa part le directeur adjoint de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie des Pyrénées-Orientales, Emmanuel Bouffard,mais la majorité des mutuelles ne remboursent pas les frais supplémentaires

“, il admet.

Nous sommes pris en otage !Pour le couple, il n’y a pas d’alternative, il s’agira de payer de sa poche ou de trouver un nouveau médecin, en pleine période d’extrême tension sur le marché de la santé. “Je refuse de jouer son jeu, je ne veux pas participer à ça», peste Claudine, qui s’est lancée dans la course au médecin généraliste. Tout comme Roger, un autre patient chronique qui doit également renouveler régulièrement sa prescription. ” Nous sommes pris en otage !il se plaint.

Si je ne trouve personne, je n’aurai d’autre choix que d’y aller, car je ne peux pas m’en passer. Mais payer 55 € tous les deux mois pour 10 minutes, c’est un peu cher pour une visite. Alors je cherche, mais nous sommes 4 dans la famille à suivre par ce médecin…Coïncidence ou pas, à partir du 9 juin, le docteur Muriel Dauré, installée comme sa consoeur dans le quartier Super U de Thuir, prendra les mêmes dispositions. Alors que plusieurs sources confirment que d’autres médecins généralistes de la capitale cantonale, sur la dizaine qu’elle compte actuellement, «

y penser eux-mêmes“. Comme si une mystérieuse épidémie de « déconventionnalité » frappait le corps médical d’Aspres… Jetant les patients dans une quête effrénée d’un médecin qui accepterait de nouveaux patients.C’est la folie depuis 2-3 semaines, ça n’arrête pas a confié à l’accueil une assistante d’un centre médical d’Ille-sur-Têt.Le téléphone sonne en permanence, mais nous ne prenons plus de patients, nos médecins sont déjà débordés.Partout l’histoire est la même. A quelques rares exceptions près, où, selon les situations, certains médecins acceptent de recevoir les urgences. ”

Mais il arrive que nos patients eux-mêmes nous demandent de ne plus accepter personne, de peur que nous ne soyons plus disponibles pour eux.

», confie un praticien du secteur.15 médecins généralistes de moins en 3 ansCes décisions restent rares dans le département pour le moment, rassure le directeur adjoint de la CPAM 66. Le P.-O. à fin mai 2023, on compte quelque 499 médecins généralistes libéraux conventionnés. Et très exactement 13 déconcertés (du secteur 3), généralement depuis plusieurs années, dans des secteurs d’activité précis (comme la médecine du sport, ou l’ostéopathie), note Emmanuel Bouffard. Malgré un contexte tendu, avec notamment des départs à la retraite non remplacés, et une baisse de 15 généralistes libéraux dans le département ces 3 dernières années, le directeur tempère les conséquences de tels départs. ”

L’impact est très limité dans le département“, commente-t-il. Il rappelle surtout que tout assuré peut bénéficier d’un accompagnement dans la recherche d’un médecin généraliste en contactant le 3646 ou son compte Ameli.

Enfin, le directeur adjoint de la CPAM ne désespère pas d’un retour dans le passé des professionnels qui choisiraient la déconvention. “

En quittant l’accord, ils abandonnent leur participation aux cotisations sociales (maladie, vieillesse, etc.) mais aussi leur rémunération fixe (liée au volume de patients) ou le bénéfice d’une rémunération liée à des objectifs de santé publique. Ce n’est pas la première fois que nous vivons un échec dans les négociations de la convention médicale, elles reprendront forcément à un moment ou à un autre. Et dans le cas où les honoraires négociés seraient plus avantageux, qui sait si ces médecins ne demanderont pas reconventionnellement.

Prénoms d’empruntLes docteurs Dauré et Vauquelin étaient, pour l’un, injoignables, pour l’autre, n’ont pas répondu à nos sollicitations.Dr Vedrenne, syndicaliste : “C’est dangereux pour nous et pour les patients”Le chef de service de la Confédération des syndicats de médecins français, très engagé dans la défense des conditions d’exercice et de rémunération des médecins libéraux, lui-même généraliste à Maury, y voit «un grand péril » dans la démarche de ses collègues de Thuir. “C’est dangereux pour nous et pour les patientscommence le Dr Christian Vedrenne.

Ce n’est pas la solution car les gens risquent de ne pas se faire soigner car les frais ne seront pas remboursés. Et le médecin qui n’est pas d’accord prend un risque pour sa retraite, sinon il devra avoir beaucoup de patients.

“Pourtant, le militant”

comprend que les collègues perdent un peu espoir, il y a une frustration généralisée chez les médecins. Mais ce n’est pas ce qui amènera les gens dans notre profession.Un médecin de Thuir : « Si on ne touche pas tout le monde, ce n’est pas une médecine de qualité »

Un médecin généraliste conventionné, installé depuis longtemps à Thuir, a accepté de réagir anonymement : «

Je comprends la démarche de ces médecins, mais ce n’est pas à la population de payer. Ce n’est pas éthique dans la mesure où toute une partie de la population ne pourra pas payer. Gérer l’urgence est la partie la plus difficile pour nous, jour après jour, mais en même temps, nous sommes là aussi pour ça. Si nous n’atteignons pas tout le monde, ce n’est pas une médecine de qualité. Sauf peut-être pour une petite partie des gens, mais cela reste à prouver. Regardez le modèle américain. Pour moi, ce choix est inadmissible, il y a une limite.

” 41 assistants médicaux recrutés dans les P.-O. depuis 2020 Parmi les stratégies déployées par les différents services publics pour tenter d’endiguer l’hémorragie des médecins, la CPAM a privilégié l’embauche de 41 assistants médicaux depuis février 2020 dans le département. Cette nouvelle profession permet à un médecin de recruter du personnel sans qualifications préétablies, en déterminant lui-même sa mission.« Il peut s’agir du déshabillage, de l’habillage du patient, des formalités administratives, des conseils de prévention…,détaille le directeur adjoint de la CPAM 66, Emmanuel Bouffard.Le médecin fixe les modalités qu’il met en place dans son exercice. Il y aura des formations dans le futur, mais aujourd’hui n’importe qui peut être recruté sur un contrat de 5 ans en s’engageant à le suivre éventuellement.

« C’est le principe du donnant-donnant. Le fonds participe au financement du salaire et des charges sociales, à un niveau variable en fonction des objectifs d’augmentation des patients atteints par le médecin. “

L’idée est de libérer du temps médical pour les praticiens

“, conclut le gérant.

 
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