La contribution suisse à l’UNRWA reste suspendue, malgré l’audit sur l’indépendance de l’agence pour les réfugiés palestiniens. Le Conseil fédéral a indiqué mercredi qu’il prendrait sa décision ultérieurement, après avoir consulté les commissions de politique étrangère du Parlement et étudié le rapport des experts mandatés par l’ONU.
Berne verse 20 millions par an à l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Face aux graves accusations portées contre l’UNRWA, la Suisse n’a pas encore versé les contributions prévues pour 2024, a rappelé le gouvernement dans un communiqué. Et a ajouté qu’il prendra une décision plus tard.
Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a été chargé de consulter les commissions de politique étrangère du Parlement national et du Conseil des Etats. Le Conseil fédéral entend également étudier en détail le rapport relatif à l’examen externe de l’UNRWA, réalisé par des experts indépendants de l’ONU sous la direction de l’ancienne ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, comme l’a déjà annoncé le DFAE mardi.
Pour rappel, les experts estiment qu’en dépit de problèmes de neutralité, Israël n’a pas été en mesure de fournir la preuve que des membres de l’agence palestinienne pour les réfugiés sont liés à l’attaque terroriste du Hamas.
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Chez les élus fédéraux, à gauche règne l’incompréhension, car on estime que l’enquête indépendante publiée lundi a levé les principaux soupçons pesant sur l’UNWRA. Le PS parle d’« une retenue honteuse de fonds, qui revient à y abandonner la population ». Les Verts dénoncent une décision qui isole la Suisse sur la scène internationale.
Les partis de droite n’ont cependant pas réagi officiellement. Mais ces derniers jours, on a pu lire et entendre des parlementaires de l’UDC, du PLR et du Centre appeler à ne pas transférer de fonds à l’UNWRA, tant que des doutes subsistent.
Plusieurs pays, dont les États-Unis, gèlent toujours leurs financements
La Suisse n’est pas la seule à geler ses paiements à l’agence onusienne. L’équivalent de quelque 350 millions de francs versés par les Etats-Unis, soit la part du lion du budget de l’UNRWA, sont bloqués par une loi du Congrès jusqu’en mars 2025.
Reste que sur les vingt pays qui avaient gelé leurs dons en janvier suite aux allégations israéliennes, huit ont depuis rétabli leurs financements, comme la France, la Suède et le Japon. Dernière en date, l’Allemagne a annoncé mercredi la reprise de sa coopération après les conclusions de l’audit indiquant qu’Israël n’a fourni aucune preuve de la possible participation d’employés de l’UNRWA aux massacres perpétrés par le Hamas en Israël le 7 octobre.
L’agence onusienne peut également compter sur de nouveaux donateurs étatiques, comme le Portugal, l’Algérie et l’Irak notamment, ou des donateurs privés. Mais en l’état, le patron de l’UNRWA, le Neuchâtelois Philippe Lazzarini, compte tenir financièrement “jusqu’à fin juin”.
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cabine avec ats
