Victor Hugo ou le romantisme en politique

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Victor Hugo ou le romantisme en politique

Livre de la semaine

Philippe Raynaud : Victor Hugo ou le romantisme en politique

Chaque semaine, Michel Audétat vous recommande un livre qui l’a fait réfléchir, amusé, ému…

Michel Audétat

Publié aujourd’hui à 14h15

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On n’est guère surpris quand, avec l’âge et la respectabilité, une personnalité glisse doucement de gauche à droite. Le contraire est plus surprenant. A cet égard, Victor Hugo dérange le jeu, lui qui a débuté sa carrière de poète auprès des ultra royalistes et est mort en icône de la gauche républicaine. Comme s’il avait mis du temps à devenir jeune… Cette singularité a donné lieu à des perplexités, des incompréhensions et des jugements sommaires qu’un essai brillant peut corriger. Politologue français (né en 1952), Philippe Raynaud s’aventure en terres Hugoliennes et en rapporte un livre concis, dense et convaincant : « Victor Hugo – La révolution romantique de la liberté ».

A droite, on se moquait beaucoup d’un écrivain considéré comme inconstant et incontinent, trop en tout, dont la prédication humanitaire ne vaudrait pas trois centimes : une opinion largement partagée voudrait que ce génie soit « stupide ». A gauche en revanche, on lui a érigé une statue qui le fige : voici l’apôtre du progrès, le titan républicain qui voulait tirer les humbles de leurs profondeurs. Ignorant les injustices des uns et les raccourcis des autres, Philippe Raynaud porte un regard fin et nuancé sur la trajectoire politique de Victor Hugo, qu’il ne dissocie pas de son évolution littéraire. Au cœur de son essai, cette phrase empruntée à la préface du drame « Hernani » : « Le romantisme si souvent mal défini est, tout bien considéré, […] que le libéralisme en littérature.

Victor Hugo n’aurait pas été la girouette opportuniste ou politique qu’on décrit parfois. Il « est toujours resté fidèle à l’alliance entre romantisme et libéralisme », écrit Philippe Raynaud, qui souligne les continuités plutôt que les ruptures de cette vie au long cours. Liberté artistique et liberté politique ont toujours fait bon ménage pour cet homme de lettres qui a contribué à « faire la » et qui a obtenu en retour le (discutable) privilège d’être reconnu comme « écrivain national ».

A lire : « Victor Hugo – La révolution romantique de la liberté », Philippe Raynaud, Gallimard, 126 p.

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