romain
Article réservé aux abonnés
Le roman est un conte fiévreux du musicien américain, autour d’un meurtre perpétré dans les années 1980 par un groupe d’adolescents désœuvrés dans un ancien sex-shop.
« Célébrons ensemble le mystère de la foi. » John Darnielle n’a pas mis les pieds dans une église depuis des décennies, mais cette injonction du missel romain éclaire toute son œuvre – et plus particulièrement encore la maison du diabletroisième roman paru cet automne chez Le Gospel. Fascinant empilement d’histoires tournant autour de Gage Chandler, auteur de best-sellers de « vrais crimes » aux méthodes radicales (il a emménagé pendant plusieurs mois dans la maison où le crime a eu lieu pour s’y plonger) et son nouveau sujet de travail : un meurtre. perpétré dans les années 1980 en Californie, en pleine « panique satanique », par un groupe d’adolescents désœuvrés dans un ancien sex-shop. A cette intrigue centrale, se grefferont, dans une panique exponentielle, telles des taches d’humidité contaminant une façade immaculée, des extraits du précédent livre de Chandler, une lettre, un portrait, des souvenirs et même un chant de gestes écrit dans le plus pur style médiéval – le seul moment dans ce méli-mélo ingouvernable qui semble à première vue forcé, superflu, mais qui contient en vérité tout le cœur et l’âme de la maison du diableun hommage revendiqué à Les comptes de Cantorbéry de Chaucer, tout tendu par cette obsession indestructible du « mystère de la foi », ce besoin de s’abandonner entièrement à un narrateur, aussi fautif soit-il.
Couches narratives superposées avec un soin maniaque
Bal
Livres
France