LIVRE. La science des odeurs

LIVRE. La science des odeurs
LIVRE. La science des odeurs

Cet article est extrait du magazine mensuel Sciences et Avenir – La Recherche n°928, daté de juin 2024.

“L’odorat, c’est la vie.” Ce sont les réactions chimiques du métabolisme qui génèrent nos odeurs corporelles, qu’elles soient agréables ou non. Pas de métabolisme, pas d’odeur. Et en l’absence d’odorat, on se sent vite coupé du monde, perdant le lien avec la vie elle-même et avec tous les souvenirs que les parfums ont ancrés en nous : cela explique la souffrance que vivent les personnes anosmiques. , privé de cette capacité sensorielle vitale.

Cartes d’identification des odeurs

Directeur de recherche en neurosciences au CNRS, Hirac Gurden révèle, dans cet essai sobrement intitulé «Sentir”, un véritable talent de vulgarisation couplé à un art du conte. Les senteurs aromatiques du café sont constituées de mille molécules odorantes, que notre perception olfactive synthétise à travers un mouvement en trois étapes : détection, codage et sollicitation des zones cérébrales concernées par la mémoire (dont l’hippocampe) ou les émotions. Et c’est notre bulbe olfactif, équipé de millions de neurones, qui trie et organise ces informations en véritables informations. « fiches d’identité des odeurs stockées dans notre mémoire », explique l’auteur.

Si les parfums procurent du plaisir, ils guériraient aussi

Il met également en lumière les étapes marquantes d’une histoire des odeurs marquée à ses débuts par des liens avec la pharmacie et la médecine. Car si les parfums procurent du plaisir, ils guériraient en même temps. Bonaparte adorait l’eau de Cologne, qu’il buvait pour apaiser son estomac ! Un lien que l’on retrouve dans les jardins des senteurs thérapeutiques, créés pour favoriser la stimulation sensorielle des patients atteints d’Alzheimer. En tout cas, ce travail suffit à réhabiliter un sens que Freud aura dénigré parce que… trop animal à ses yeux.

Crédit : Les Arènes

Sentir. Comment les odeurs affectent notre cerveau», Hirac Gurden, Les Arènes, 252 p., 21 €

 
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