ouvrir le dialogue dans la rue grâce à des livres et des dessins

ouvrir le dialogue dans la rue grâce à des livres et des dessins
ouvrir le dialogue dans la rue grâce à des livres et des dessins

En début de journée, David Touchette, le coordonnateur d’idAction Mobile, visite la bibliothèque de l’organisme Exeko qui supervise le projet. Il récupère une variété de matériel artistique – allant des livres de toutes sortes au matériel de dessin – et les installe dans sa camionnette en vue de sa visite de la ville.

« Le but, c’est d’aller faire une petite visite, d’humaniser les gens. Beaucoup auront juste besoin de faire la conversation ou d’autres apprécieront simplement la présence du van. Ça change de leur quotidien, ça leur donne une visite», explique M. Touchette.

Lors du premier arrêt de la journée, à un endroit du quartier Milton-Parc où se rassemblent les sans-abri, plusieurs personnes ont reconnu le véhicule. Un homme demande à David s’il peut avoir du papier et un crayon pour dessiner. Malgré la pluie, il compte le garder sous son poncho – que lui a offert une autre organisation – afin de l’utiliser plus tard.

Un peu plus loin sur le chemin des caravanes, près d’un refuge du centre-ville, un homme fouille dans la poubelle de livres et en sort un sur le cinéma, une de ses passions.

Lire lui permet de se changer les idées et de s’évader, confie-t-il. “Mon problème, c’est l’alcool et je n’essaie pas d’y penser pendant cette période.”

Tout le monde a besoin de s’éloigner de son quotidien, que l’on soit itinérant ou itinérant, rappelle David Touchette.

«C’est ce qui est beau dans ce que nous faisons», explique-t-il.

“On pacifie, on humanise, mais dans l’égalité des intelligences dans le sens où nous sommes capables de discuter de livres, de choses qui ne mettent pas en avant nos différences, mais mettent en avant nos besoins, nos similitudes.”

– David Touchette, coordonnateur d’idAction Mobile

Dites-vous en lisant

En parcourant les rues de la ville, la camionnette s’arrête spontanément à certains endroits aléatoires de son parcours où se rassemblent les personnes marginalisées.

Dans l’un de ces lieux, un jeune autochtone en situation d’itinérance, âgé d’à peine 20 ans, nous raconte qu’il a passé la majeure partie de sa vie d’adulte dans la rue, comme la plupart des membres de sa famille.

Parmi les livres présents dans la bibliothèque mobile, son regard s’arrête sur l’ouvrage Personne ne voudra connaître ton nom de François Schirm. Il nous raconte qu’il a choisi celui-ci en raison de l’image de prison que l’on retrouve sur sa couverture. Ce thème l’intéresse beaucoup puisque les Autochtones sont surreprésentés dans les prisons canadiennes.

C’est le genre de débat que la caravane artistique et philosophique mobile idAction contribue à susciter, nous explique David une fois de retour à bord. Depuis 2012, la camionnette sillonne les rues de Montréal quatre fois par semaine et rencontre 1 200 personnes chaque année.

L’art doit être présent partout dans la société, affirme David, c’est pourquoi il trouve important que les gens dans la rue puissent également y avoir accès.

« Je pense que c’est tout simplement une façon de voir la beauté en toute chose, de permettre aux gens de s’exprimer, au-delà de leurs difficultés quotidiennes », conclut-il.

 
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