On lit « Le peuple est immortel » de Vassili Grossman

On lit « Le peuple est immortel » de Vassili Grossman
On lit « Le peuple est immortel » de Vassili Grossman

Christian Dorsan, auteur, blogueur et collaborateur du groupe de lecture 20 Minutes Books, recommande « The People Are Immortal » de Vassili Grossman, paru le 4 septembre 2024 aux Éditions Calmann Levy.

Sa citation préférée :

« Il est faux que les poètes, dans leurs chansons, affirment que les noms et prénoms des soldats morts au combat vivront pendant des siècles ; Il est faux de prétendre que les héros morts continuent de vivre, que leur mémoire et leurs noms sont éternels. Il est faux que des écrivains à l’âme étroite promettent au peuple dans leurs livres et combattent ce qu’il ne demande pas. La mémoire humaine ne peut pas retenir des centaines, voire des milliers de noms. Celui qui est mort est mort. » »

Pourquoi ce livre ?

  • Parce que la réédition de ce roman est un trésor, outre une excellente traduction, il offre une compréhension du voyage dans le temps de ce roman publié en 1946, dont certains passages furent rédigés à l’époque et réhabilités aujourd’hui par Calmann Levy. La réédition se fait avec l’intégralité du manuscrit et de nombreuses notes sur l’époque, les lieux et les circonstances des écrits.
  • Parce que Vassili Grossman est un écrivain à part dans le monde littéraire russophone : ni auteur soviétique ni auteur dissident, il fait partie des écrivains russes intemporels qui chantent l’âme russe : un attachement presque charnel à la terre natale et une certaine idée de l’immortalité. Hymne des amoureux de la campagne russe : « Oh, comme la terre était belle à ce moment-là ! Comme ses lourds plis, ses collines jaunes, ses ravins envahis de ronces et de bardanes poussiéreuses, ses trous semblaient bénéfiques », Vassili Grossman vante la nature autant que les hommes.
  • Parce qu’on suit la défaite d’un bataillon russe Face aux Allemands, malgré l’opposition parfois entre le général et le commissaire, le constat de la supériorité de l’ennemi est flagrant. Mais c’est sans compter sur la détermination à ne pas laisser ce territoire aux Allemands que des soldats anonymes, venus de tous horizons, décident d’une contre-attaque qui risque de leur être fatale. Écrit comme une chronique militaire teintée de mélancolie, ce roman offre une palette complète pour comprendre le caractère de la résistance russe.

L’essentiel en 2 minutes

L’intrigue. En août 1941, l’Armée rouge est surprise par l’attaque allemande. Récit de ces premiers jours de défaite, d’un bataillon pris par surprise par l’avancée ennemie, à travers les portraits de héros ordinaires.

Les personnages. Le bataillon commandé par le colonel Petrov et le commandant Mertsalov, le commissaire du bataillon Bogariov, des soldats anonymes, des civils désespérés et l’âme russe.

Les lieux. Quelque part entre la Biélorussie et l’Ukraine, le village de Marchikhina Bouda.

L’époque. Été 1941.

L’auteur. Vassilli Grossman est un écrivain russophone très populaire. Journaliste, il a couvert « la guerre patriotique » et est l’auteur de nombreux ouvrages (romans, essais, etc.) dénonçant les ravages de la guerre et les dérives des systèmes totalitaires.

Ce livre a été lu avec une certaine proximité avec les préoccupations des militaires comme des civils face à l’avancée des Allemands. Ce livre est une mine d’or pour ceux qui cherchent à percer le secret de « l’âme russe ». Un grand coup de chapeau à l’éditrice et aux traductrices Clair Delaunay et Luba Jurgenson.

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