ENTRETIEN. « J’ai appris à sourire », confie l’écrivain toulousain Jean-Paul Dubois, récompensé d’un Goncourt

ENTRETIEN. « J’ai appris à sourire », confie l’écrivain toulousain Jean-Paul Dubois, récompensé d’un Goncourt
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l’essentiel
Prix ​​Goncourt 2019, l’écrivain toulousain vient de publier « L’Origine des larmes » aux éditions de l’Olivier, une formidable tragi-comédie sur le pardon impossible, la solitude et la vanité de la vengeance. Jean-Paul Dubois sera le samedi 27 avril à la librairie Ombres Blanches.

Pouvez-vous tuer deux fois ? Paul vient de tirer deux balles dans la tête de son père… déjà mort. C’est à partir de ce point de départ insolite que Jean-Paul Dubois lance « L’Origine des larmes » et Paul (car le personnage central, comme toujours chez l’auteur d’« Une vie française », s’appelle Paul) dans une thérapie douloureuse, étrange, drôle. séances devant un « professionnel de la mort ». Le romancier toulousain présentera ce roman sombre et lumineux à la fois ce samedi aux Ombres Blanches. Rencontre.

Si quelqu’un vous dit que « L’Origine des larmes » est, dans votre œuvre, un roman à part, êtes-vous d’accord ?

Il est unique, c’est sûr. C’est le moins… volontaire. Cela s’est fait d’une manière étrange, complètement différente de mon habitude. Je commence mes livres en mars, systématiquement, et je les termine en août. Là, tout a été chamboulé par le confinement, soixante jours sans pluie (c’est pour ça qu’il pleut abondamment dans le livre dont l’action se déroule à Toulouse en 2031 !), dans le noir, seul, ce qui ne m’arrive jamais. : J’écris habituellement entouré de ma femme et de mes chiens. C’était vraiment douloureux, physiquement, lourd… C’est vrai : il est à part.

Il s’ouvre sur cette question vertigineuse : peut-on tuer quelqu’un qui est déjà mort ? Comment cela vous est-il arrivé ?

Je travaille avec l’aide constante d’Internet. Alors que je décidais qu’un type allait tuer son père décédé, un jour je suis tombé sur cette affaire Perdereau : ce type a frappé un homme à la tête avec une barre de fer et l’a étranglé, mais a finalement raté son effet à cause de l’attaque préalable. décès de la victime. C’est une infraction impossible… Mon personnage sait que son père est mort lorsqu’il tire…

Le titre « L’Origine des larmes » fait référence à un traumatisme insurmontable. Est-ce un roman sur l’apprentissage du pardon ?

Sur l’apprentissage du malheur, d’une vie sans issue, sans combat, au jour le jour, inutile et dans l’aggravation de la solitude. C’est un homme complètement seul. Tout dans ce livre est une illusion.

“Je n’aime pas les mots précieux, j’aime les mots précis”

Comme souvent chez vous, l’amour des mots illumine le texte et ce roman très sombre est éclairé par des mots étranges comme « exosquelette » ou « conjonctivochalasis »…

Ce ne sont pas des mots étranges ! En plus, je n’aime pas les mots étranges. Mais s’il faut écrire une phrase entière pour désigner ce qu’un mot suffit à nommer, je préfère celle-là. Ce ne sont pas des mots précieux, ce sont des mots précis.

Qu’est-ce qui a changé dans votre vie le prix Goncourt que vous avez reçu en 2019 pour « Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même manière » ?

Absolument rien ! Je pars à Paris, où je passe trois jours pendant lesquels mon rédacteur a la gentillesse de programmer tous mes rendez-vous promotionnels et c’est tout. Je n’aime pas les relations inutiles avec les gens, sans avoir des choses à dire. Je suis ravi de venir aux Ombres Blanches, où j’ai des liens avec Christian Thorel qui se suffisent à eux-mêmes, et où les gens qui viennent comme moi, a priori… Ces rencontres sont courtes et assez impudiques. C’est trop décalé pour parler de liens réels ou intellectuels. Mais j’ai appris à sourire…

Rencontre avec Jean-Paul Dubois samedi 27 avril à 17h dans l’espace conférences de la librairie Ombres Blanches (3, rue Mirepoix). Dernier livre publié :L’origine des larmes » (éditions de l’Olivier, 246 pages, 21 €)
 
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